L'aide européenne à l'arrachage définitif de vignes a trop de succès. Viniflhor a reçu 6.600 dossiers portant sur 22.700 ha. Le Languedoc-Roussillon arrive bon premier, avec 65% des surfaces. Pour l'Union européenne, les demandes porteraient sur 153.000 ha, soit plus du double de la surface prévue au budget.
Mercredi, le conseil spécialisé des vins de Viniflhor s'est inquiété de cette situation. Depuis cette année en effet, les primes ne sont plus attribuées à guichet ouvert, mais selon une enveloppe définie et selon des critères de priorité. L'enveloppe s'élève à 464 millions d'euros pour 2008-2009.
Les vignerons qui ont plus de 55 ans et ceux qui arrachent tout leur vignoble sont prioritaires. Selon Viniflhor, ils seront les seuls servis cette année. Ceux qui souhaitent arracher une partie de leur vignoble pour se débarrasser de parcelles peu rentables ou pour alimenter leur trésorerie n'auront pas d'aide.
«On ne peut pas les laisser sans réponse, affirme Jérôme Despey, président du conseil spécialisé des vins. Il faut gérer cette situation délicate.» Il rencontrera demain Michel Barnier pour lui demander que les recalés soient prioritaires l'année prochaine et qu'ils touchent la même aide.
Le premier point nécessite l'accord du Conseil européen. Le second suppose que la France débloque 3-4 millions d'euros. En effet, l'aide européenne à l'arrachage s'élève à 7.560 €/ha cette année (pour un rendement entre 50 et 90 hl/ha). Elle descendra à 6.930 €/ha l'an prochain.
Les accords européens autorisent les Etats membres à abonder à la prime. Ces demandes professionnelles feront certainement grincer des dents au ministère et à Bruxelles car c'est à la demande des responsables professionnels que la Commission a revu à la baisse son programme d'arrachage.
