Le Parlement européen a largement approuvé mardi une enveloppe de 3,5 milliards d'euros pour l'aide aux plus démunis durant la période 2014 -2020, après un accord obtenu à la fin de 2013 avec les Etats de l'UE.
Les Etats voulaient au départ limiter à 2,5 milliards d'euros cette enveloppe, qui alimentera le Fonds européen d'aide aux plus démunis (Fead). Celui-ci doit prendre le relais du précédent programme d'aide alimentaire, également doté de 3,5 milliards, pour 2007-2013.
Les députés européens avaient obtenu de haute lutte que les fonds soient maintenus à 3,5 milliards d'euros, même si leur répartition sera différente. Cet argent couvrira notamment des besoins allant au-delà de la seule aide alimentaire, par exemple à travers des aides au logement.
« Ce fonds apportera un soutien important aux Etats membres dans leurs efforts pour aider les Européens les plus vulnérables, et montre la solidarité de l'UE avec les plus faibles, ceux qui ont été le plus affectés par la crise économique et sociale », s'est réjoui dans un communiqué le commissaire européen aux Affaires sociales, Laszlo Andor.
Sous sa nouvelle forme, ce fonds « donne non seulement plus de souplesse aux Etats pour la distribution alimentaire [...], mais peut aussi être utilisé pour des vêtements et d'autres biens essentiels (comme des chaussures, du savon ou du shampooing) pour les plus vulnérables, comme les sans-abri », a-t-il souligné. Les programmes nationaux d'utilisation de ce fonds devront aussi prévoir des mesures permettant d'aider les personnes bénéficiaires à sortir de la pauvreté.
L'eurodéputée verte française Karima Delli a salué dans un communiqué le fait que le montant de ce fonds ait été préservé, mais a regretté que les épiceries sociales aient été exclues du financement européen. « C'est une grave erreur, car non contentes d'œuvrer contre la stigmatisation des plus pauvres, les épiceries sociales jouent un rôle clé de soutien aux circuits locaux, en faveur de l'agriculture durable, de la santé, et de l'emploi paysan », selon elle. « Il appartient maintenant au gouvernement français de faire des propositions, au travers notamment du Programme national pour l'aide alimentaire, pour donner aux épiceries sociales le soutien financier qu'elles méritent », a-t-elle ajouté.
Dès l'approbation formelle du texte par le Conseil européen, représentant les Etats, dans les prochaines semaines, le fonds sera opérationnel et permettra de couvrir les dépenses engagées depuis le 1er janvier 2014, évitant ainsi une rupture de la continuité de l'aide.