Répondant à l'invective de Philippe Pinta, président d'Orama, l'Union des producteurs de grandes cultures, le ministre Bruno Le Maire a en partie rassuré les céréaliers quant à une éventuelle ponction de leurs aides, mercredi à Marseille, lors du Sommet du végétal.
« En 2010, sans les aides européennes aux grandes cultures, en moyenne, les céréaliers n'auraient pas dégagé de revenu, a alerté Philippe Pinta, président d'Orama en direction du ministre de l'Agriculture. J'espère que vous n'allez pas renouveler l'opération de votre prédécesseur (ndlr : redistribution des aides des grandes cultures vers les éleveurs décidée par Michel Barnier). »
En effet, avec la hausse du prix des céréales, l'idée a semblé germer en haut lieu de ponctionner une deuxième fois le secteur des grandes cultures pour redistribuer les subventions au secteur de l'élevage en difficulté.
« Quand un secteur va bien, c'est le moment de l'encourager, pour qu'il reste une force pour notre pays, a rassuré le ministre de l'Agriculture. Ce n'est pas parce que les prix sont hauts aujourd'hui qu'ils le resteront demain, et on ne peut pas bâtir de politique sur ces suppositions. »
Bruno Le Maire a en revanche souhaité que l'interface céréalier-éleveur se structure sur fond de volatilité des prix agricoles, avec « des contrats pluriannuels qui devraient voir le jour dès le 1er juillet 2011. On ne peut pas attendre plus longtemps », a-t-il appuyé.
« Vous pouvez aussi compter sur moi pour défendre la hausse de la production en France, a ajouté le ministre. Néanmoins, la Pac mobilise la plus grosse enveloppe du budget européen. Ce n'est donc pas une politique destinée aux seuls agriculteurs, mais aux 500 millions de citoyens qui la financent. Dès lors, vous ne pouvez pas refuser les problématiques environnementales, il faut vous les approprier. »
Lire également :
- Sarkozy en Alsace : contrats céréaliers-éleveurs et évolution de la Pac avant l'été
- Partenariat céréalier-éleveurs : Orama veut impliquer les pouvoirs publics
A télécharger :
- Discours prononcés lors de la séance de clôture du Sommet du végétal le 19 janvier 2011, qui s'est déroulé à Marseille, de Bruno Le Maire, Philippe Pinta et Xavier Beulin
Titre
jeudi 20 janvier 2011 - 09h38
Il faudrait qu'ils se mettent d'accord; dire une chose un jour et son contraire le lendemain en permanence n'incite pas à la confiance