Le plan d'accompagnement de 170 millions d'euros proposé par l'Elysée lundi aux céréaliers n'a pas rassuré Christophe Hillairet, le président de la chambre d'agriculture de l'Ile-de-France. «Qu'est-ce que 170 millions d'euros sur le 1,4 milliard qui va nous être prélevé? De la mesurette», explique-t-il.
Nicolas Sarkozy a confirmé aux céréaliers que les 11 points des 25% d'aides Cop (céréales et oléoprotéagineux) encore couplées aujourd'hui restaient bien dans les exploitations en fonction de leurs références historiques. «Je me réjouis que l'APCA (ndlr, Assemblée permanente des chambres d'agriculture) n'ait pas été entendue par le chef de l'Etat», avoue le président de la chambre d'agriculture de l'Ile de France.
Mais beaucoup de questions restent en suspens sur ces 170 millions d'euros: 20 millions doivent donner satisfaction aux Jeunes Agriculteurs. «Sur quels critères?», s'interroge-t-il.
90 millions d'euros prélevés au titre de l'article 68 seront utilisés pour attribuer 25 €/ha à 3,6 millions d'hectares de céréales en France. «Or la réforme va nous coûter en moyenne 74 €/ha en Ile-de-France, rappelle Christophe Hillairet. Sans compter que la mesure n'est assurée que pour 2010 pour l'instant.»
1,8 millions d'hectares se verront attribuer une aide rotationnelle de 32 €/ha en moyenne. Une somme qui pourrait être prise uniquement sur le budget français («un effort français», a souligné le chef de l'Etat, indique Christophe Hillairet), en tout cas en 2010, tant que la modulation n'est pas à son taux maximum (10% en 2012).
Christophe Hillairet redoute que ces deux mesures ne soient pas cumulables sur les mêmes hectares. «On nous a expliqué que ces 3,6 + 1,8 millions d'hectares représentent 40% de la Scop», justifie-t-il. Pour identifier ces hectares, le gouvernement pourrait privilégier un critère de taux de spécialisation.
«Le chef de l'Etat nous laisse le bénéfice du doute en proposant d'installer une commission de suivi du plan Barnier, souligne Christophe Hillairet. Nous faisons de même à son encontre. Nous prendrons acte si le marché vient à compenser notre perte, comme il le croit. Mais dans l'état actuel du marché, nous allons droit dans le mur.»
Lire également: