Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a appelé mardi «la représentation nationale (le Sénat, ndlr) à surseoir à toute décision intempestive» tendant à libéraliser la publicité de l'alcool sur internet, y voyant «un danger pour les jeunes».
«Légaliser la publicité sur internet, c'est-à-dire sur le principal vecteur de communication utilisé par les jeunes aujourd'hui, constituerait une grave régression» par rapport aux mesures de restriction introduites par la loi Evin, a estimé le HCSP dans un communiqué, en réaction au vote des députés le 9 mars 2009.
La publicité pour l'alcool sur internet risque d'avoir «un impact négatif sur un grand nombre des objectifs de santé publique que le Haut Conseil est chargé d'évaluer: maladies chroniques, cancers, maladies mentales, syndrome d'alcoolisation foetale, violence intra- et extrafamiliale, accidents...», a ajouté le HCSP.
Pour sa part, la Société française de santé publique (SFSP) a estimé mardi qu'autoriser la publicité pour l'alcool sur internet constituerait «une régression terrible de notre politique alcool car la publicité a pour objet même l'incitation à consommer».
«Messieurs les parlementaires, ressaisissez-vous. N'inscrivez pas dans une loi sur la santé une mesure contraire à la santé publique», ajoute cette société savante réunissant des spécialistes de santé publique, dans un communiqué.
«Cette mesure, si elle est adoptée par le Sénat, irait à l'encontre des objectifs de santé publique votés dans la loi de 2004», poursuit la SFSP.
Il s'agit en l'occurrence, rappelle-t-elle, de «diminuer la consommation annuelle moyenne d'alcool par habitant de 20%» et de «réduire la prévalence (ndlr: fréquence) de l'usage à risque ou nocif de l'alcool et de prévenir l'installation de la dépendance».