accueil  Accueil / Actualités / Alimentation/Climat : ne pas encenser les circuits courts, ne pas diaboliser l'élevage

Alimentation/Climat

Ne pas encenser les circuits courts, ne pas diaboliser l'élevage

Publié le lundi 09 novembre 2015 - 16h00

    • agrandirla taille du texte
    • reduire la taille du texte
    • imprimer

Des circuits courts émetteurs de gaz à effet de serre, de l'élevage pour améliorer le bilan carbone de l'agriculture... C'est en prenant le contre-pied de certaines idées reçues que s'est exprimé l'agronome Marc Dufumier, professeur à Agroparistech, lors d'un colloque intitulé « Alimentation et climat » organisé lundi à Paris par l'association des restaurateurs Bon pour le climat et l'Ajec 21 (association des journalistes énergie et climat).

 

Aussi étonnant que cela puisse paraître, la banane importée de Martinique affiche un bilan carbone à faire rougir les tomates achetées en circuit court. La phase de transport est rarement déterminante dans le bilan carbone des produits alimentaires, loin derrière la phase de production agricole. « En moyenne, la phase de production correspondrait à 60 % dans les émissions de gaz à effet de serre d'un aliment, les transports 17 à 18 %, dont 11 % pour le transport entre le lieu de vente et le domicile du consommateur », a indiqué le professeur et agronome Marc Dufumier. Même si, a-t-il reconnu, une moyenne est forcément discutable vu la diversité des situations.

 

Il n'empêche : le transport maritime, avec des bateaux chargés à ras bord, est peu émissif, comme dans le cas de notre banane. Le transport d'un ou deux paniers de fruits et légumes achetés à un producteur local (mais pas suffisamment proche pour éviter de prendre sa voiture !) conduit à émettre bien plus de gaz carbonique par kilo de produit... « Mieux vaut promouvoir des circuits courts de taille critique », conclut Marc Dufumier.

 

« Il faut impérativement réassocier agriculteur et élevage »

 

Et pourtant... Malgré leur bilan carbone mitigé, l'agronome est persuadé que les circuits de proximité sont favorables à la réduction des gaz à effet de serre... mais indirectement ! Son idée : développer l'élevage bovin dans le Bassin parisien. Pour approvisionner les magasins locaux et les cantines et restaurants, bien sûr. Mais surtout pour rétablir des synergies entre systèmes de production.

 

« Il faut impérativement réassocier agriculteur et élevage », plaide-t-il, notamment pour éviter l'émission de nombreuses tonnes de protoxyde d'azote dûe à l'épandage d'engrais minéraux sur les sols (engrais qui, en plus, ont émis des GES lors de leur fabrication). Pour rappel, le protoxyde d'azote, qui a un pouvoir réchauffant 300 fois supérieur au CO2, est le plus gros contributeur de l'agriculture française au réchauffement climatique. Parallèlement, un travail sur la production de protéines locales, en substitution au soja et tourteau de soja importé, est nécessaire pour améliorer l'impact environnemental de l'élevage et diversifier les rotations.

 

« Le problème n'est pas technique mais politique parce que des intérêts commerciaux sont en jeu, a regretté l'agronome. La question du soutien aux protéines locales est bien plus abordée dans les négociations commerciales que les négociations climatiques ».

 

Bérengère Lafeuille


Les commentaires de nos abonnés (2)
Connectez-vous pour réagir

Ah vivement que la COP21 soit passée

mardi 10 novembre 2015 - 07h51

Pour ma part je pense que ce Monsieur M DUFUMIER, si comptable des émissions de CO2, en plus, en moins, circuits courts, circuits longs.. n'a peut être pas comptabilisé les émissions de CO2 qu'il peut émettre lui même à s'agiter tout le temps comme ça. Ah vivement que la COP21 soit passée et qu'enfin les vrais spécialistes et scientifiques évaluent la situation avec le recul nécessaire.

Dufumier.

lundi 09 novembre 2015 - 16h40

Marc Dufumier est certes, diplômé en agronomie mais est plutôt économiste, la technique, ce n'est pas trop son truc. Effectivement, les circuits courts ne sont pas la panacée, mais alors que dire du retour de l'élevage dans le bassin parisien? En général, l’élevage se développe dans les contrées où la concurrence avec les productions végétales n'est pas trop forte (contexte pédoclimatique, main d’œuvre etc...), alors, retour de l’élevage dans le BP, quelle blague. Tout ça parce que son modèle est construit sur un modèle de phobie des transports, forcément générateur des gaz à effet de serre dont on nous serine à longueur de journées les terribles méfaits à venir dans 50 ou 100 ans (tremblez mes frères, la fin du monde est proche si vous ne vous repentez pas). J'exagère à peine, écoutez N.Hulot (dont M.Dufumier est membre du comité scientifique de sa fondation).
Fonctionnalité réservée aux abonnés

Le commentaire d'article est réservé aux abonnés de La France Agricole.

Si vous êtes abonné, identifiez-vous dans le bloc "services experts"
situé en haut à droite de la page.

Si vous voulez vous abonner et profiter de tous les contenus du site ainsi que de l’édition papier de La France Agricole, cliquez sur le lien ci-dessous :

Dernières Actualités
A lire également
Archives agricoles


SERVICES EXPERTS

>Première inscription

Je suis déjà inscrit :
Mon identifiant :
Mon mot de passe :  
| Aide |
puce Identifiants oubliés ?
puce Toutes les offres d'abonnement
> Feuilletez un ancien numéro

SONDAGE

Santé animale : avez-vous enregistré des cas d'antibiorésistance dans votre élevage ?

> Tous les Sondages
Les sujets
LES PLUS LUS

Archives de
La France Agricole

Recherchez

dans les archives de la France Agricole et

Feuilletez

les numéros depuis 2004

Suivez La France Agricole :
la France Agricole sur Facebook La France Agricole sur twitter La France Agricole sur Google +

Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles

> Découvrir nos Offres

Les publications du Groupe France Agricole
En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez l’utilisation de cookies afin de nous permettre d’améliorer votre expérience utilisateur. En savoir plus et paramétrer les traceurs. OK