Le président américain, Barack Obama, a averti jeudi le Congrès qu'il entendait supprimer dans les 60 jours les préférences commerciales accordées aux produits agricoles sud-africains dans le cadre du programme Agoa (African Growth and Opportunities Act). Cette initiative fait suite, selon la Maison-Blanche, au fait que Pretoria maintient des barrières à l'entrée de produits américains, y compris certains produits agricoles, en Afrique du Sud.
L'Agoa, dont la liste des pays bénéficiaires est révisée tous les ans, établit une coopération économique et commerciale avec le continent africain. Il facilite les exportations africaines vers les Etats-Unis pour soutenir le développement économique, mais aussi les réformes en Afrique subsaharienne. M. Obama avait également décidé le 30 octobre de retirer le Burundi de la liste des pays bénéficiaires en raison du non-respect du pluralisme politique dans ce pays.
Les viandes US au cœur du différend
Selon des chiffres du Représentant spécial américain pour le commerce (USTR), les importations de produits agricoles sud-africains aux Etats-Unis représentaient en 2013 au total 253 millions de dollars alors que les exportations de produits agricoles américains vers ce pays totalisaient 295 millions de dollars.
L'Afrique du sud est le 36e marché à l'exportation des Etats-Unis et le 39e à l'importation, le commerce entre les deux pays atteignant 21 milliards de dollars (chiffres de 2012).
Selon des précisions apportées par l'USTR, le conflit porte notamment sur les barrières posées par l'Afrique du Sud aux importations de volailles, de porc et de bœuf américaines. « Nous sommes déçus que l'Afrique du sud n'ait pas encore résolu ces problèmes », a indiqué le responsable de l'USTR, Michael Froman, dans un communiqué. « Nous ne prenons pas cette décision à la légère et nous avons même travaillé dur pendant des nombreux mois, voire des années, pour éviter d'avoir à les prendre », a-t-il ajouté. Il a toutefois fait part d'efforts tout récents de Pretoria qui pourraient permettre de trouver prochainement une solution au conflit.