Les industriels agroalimentaires, confrontés à la hausse mondiale des matières premières, «n'augmenteront leurs prix que forcés et contraints», a déclaré, vendredi, Jean-René Buisson, président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania).
«Nous ne sommes pas masochistes. Nous n'avons aucune envie de nous retrouver dans la même situation qu'en 2004 et 2005 où les Français s'étaient détournés en partie des produits alimentaires» de marque, a affirmé Jean-René Buisson.
«Les négociations entre les industriels et la grande distribution pour la fixation des prix de 2008 seront difficiles au moment où les pouvoirs publics discuteront du pouvoir d'achat des Français», a-t-il reconnu.
Le président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), Jérôme Bédier, a dénoncé jeudi les hausses de prix réclamés par les industriels aux distributeurs depuis un an, liés à l'augmentation des cours mondiaux des matières premières.
«Le rythme de hausse des tarifs en France est beaucoup plus élevé que dans les autres pays européens depuis un an, alors que le coût d'approvisionnement des matières est le même», a-t-il dit.
Le président de l'Ania a rappelé que «les produits alimentaires de grande consommation ont baissé de 2,5% entre 2004 et 2006».
La réunion prévue «avant la fin de juillet» entre la FCD, les agriculteurs et les industriels de l'alimentation, «ne changera pas les problématiques internationales complexes mais permettra une approche commune des problèmes» en France, a-t-il estimé.
Pour Jean-René Buisson, les «problèmes sont beaucoup plus structurels que conjoncturels avec une consommation de fromages et laitiers frais en forte hausse dans le monde, des conditions climatiques qui se dégradent et des politiques agricoles qui favorisent la jachère et les biocarburants plutôt que les productions agricoles».