La crise alimentaire, qui frappe plusieurs pays en développement, va «empirer» avec la hausse des prix des denrées alimentaires et la progression de l'inflation, a prévenu le président de Nestlé Peter Brabeck mercredi dans la presse.
La crise alimentaire va devenir «pire» et les plus pauvres ont déjà été «touchés très, très durement», a affirmé le président du géant alimentaire suisse, dans un entretien au quotidien britannique Financial Times.
Le président du groupe helvétique s'attend à ce que les prix des produits alimentaires augmentent cette année, en raison d'une hausse de la demande de 3-4%.
«Je pense qu'il est absolument inacceptable d'utiliser l'alimentation pour produire des biocarburants», a-t-il par ailleurs souligné, ajoutant qu'«il faut 9.100 litres d'eau pour produire 1 litre de diesel pur. Cela n'est pas viable.»
Brabeck a également pointé du doigt les risques inflationnistes induits par les divers plans de relance économique dans le monde.
«Je m'inquiète de ce que nous faisons aujourd'hui dans certains pays pourrait être la base d'une nouvelle crise», a-t-il indiqué. Selon le président de Nestlé, les plans de relance «signifient que les planches à billets commencent à tourner et ceci est clairement le début de l'inflation».
Le directeur du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a affirmé mercredi dans la presse espagnole qu'«une fois la crise terminée, nous pourrions de nouveau faire face à un risque d'inflation à cause des politiques de liquidités actuelles».