Une large majorité de Français craint que la hausse des prix des produits alimentaires entraîne la famine dans les pays les plus pauvres mais aussi la malnutrition dans les pays développés, y compris en France, selon un sondage du Credoc, rendu public mardi.
91,2% des Français redoutent que la hausse des prix alimentaires provoque à court terme un «retour des famines dans les pays les plus pauvres» et ils sont aussi 88,3% à craindre une «progression de la malnutrition dans les pays développés, même en France», relève ce sondage réalisé en juin par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc).
89% des Français pensent également que l'augmentation des prix va entraîner «de plus en plus d'émeutes», selon ce sondage réalisé pour la troisième édition des entretiens de Rungis qui se tient mardi sur «Les Français et leur budget alimentaire» et «L'alimentation demain», notamment.
Une majorité de Français (53,2%) pensent qu'il est «très important» que la France soit autosuffisante en termes de production agricole. Et ils sont 39,3% à estimer que c'est «plutôt important».
Les Français sont toujours soucieux de leur budget alimentaire: 36,3% ont profité «plus que d'habitude» des offres promotionnelles ces derniers mois, contre 20,5% en 2007.
Ils sont 28% à continuer à acheter le même type de produits alimentaires mais en choisissant des gammes moins chères et ils sont 18% à supprimer le superflu. L'alcool est le produit le «moins indispensable» (48,6%) en cas de difficultés financières, devant les poissons et coquillages (32,9%) et l'épicerie sucrée (32,1%).
En cas de restrictions budgétaires, les vacances et les loisirs est le premier poste touché (44,7%).
Les Français ne reconnaissent pas un responsable unique à la hausse des prix. Pour 89,2%, le nombre d'intermédiaires entre les producteurs et le consommateur final est le principal responsable devant le coût du transport (87,4%) et la hausse des marges de la grande distribution (84,4%).
Pour deux tiers des Français (63,4%), cette dernière est la principale bénéficiaire de la hausse des prix des produits alimentaires.