La politique de tolérance zéro vis-à-vis de la présence de traces d'OGM interdits dans des lots importés «est susceptible de générer de fortes tensions sur les approvisionnements en protéines végétales des filières animales, avec un impact économique direct potentiel dès cet automne», ont alerté jeudi, le Snia (Syndicat national des industries de la nutrition animale) et Coop de France nutrition animale.
«Cet été, plusieurs alertes ont signalé la présence, dans différents pays européens dont la France, de traces de maïs OGM non autorisé dans des produits à base de soja en provenance de l’Amérique du Nord et destinés à l’alimentation animale et humaine. Des volumes importants de tourteau de soja ont été bloqués», illustrent les deux organisations professionnelles, qui dénoncent des autorisations dites «asynchrones» de l'Union européenne (UE).
En effet, l'Europe met toujours beaucoup plus de temps que les autres pays à autoriser l'importation des nouveaux OGM, ce qui crée un décalage entre le développement des plantations dans les pays fournisseurs et les approvisionnements européens.
Afin de sensibiliser les autorités françaises à ce problème, Coop de France nutrition animale ainsi que le Snia et d’autres organisations professionnelles «ont rencontré le 1er septembre dernier, les cabinets du ministre de l’Environnement et du ministre de l’Agriculture. Malgré cette intervention, les pouvoirs publics français n’ont pas pris part au débat sur ce sujet lors du conseil (européen) agricole du 7 septembre 2009, alors que sept autres pays européens ont attiré l’attention de la Commission sur la nécessité de trouver une solution rapide à ce problème».