L'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a réuni, pendant trois jours à Paris, des experts de la santé animale ou humaine à l'occasion de la première conférence mondiale sur l'usage prudent des antimicrobiens en médecine vétérinaire.
Plus de 350 participants, venus d'une centaine de pays, ont fait le point sur l'utilisation des antimicrobiens dans le monde ainsi que sur l'antibiorésistance. « Nous avons fait le point sur les moyens de poursuivre l'utilisation des antimicrobiens tout en garantissant la santé et la production, a déclaré Bernard Vallat, directeur général de l'OIE, lors de la conférence de presse organisée, vendredi, en clôture des trois journées de conférence. Il nous faut préserver cet outil essentiel de l'imprudence. »
Bernard Vallat insiste sur le rôle des gouvernements pour veiller à la bonne application des normes relatives à l'utilisation des antimicrobiens. « Seule une approche mondiale raisonnée impliquant tous les acteurs de santé animale a des chances d'aboutir, poursuit-il. De plus, le soutien des organisations partenaires internationales et de la communauté internationale est crucial pour accomplir cet objectif car une action localisée uniquement dans quelques pays riches sera peu utile dans un monde globalisé où circulent partout les bactéries résistantes. »
Bernard Vallat a rappelé que les bactéries résistantes ne connaissent pas de frontières et qu'une gestion inadéquate, par un seul pays, met en péril tous les autres. « La prescription et la délivrance des antimicrobiens dans les élevages doivent être assurées dans tous les pays par des vétérinaires bien formés et faisant l'objet d'un encadrement découlant d'obligations légales pour s'assurer du respect permanent de l'intégrité et de l'éthique professionnelles », conclut Bernard Vallat.
Karine Schwabenbauer, présidente de l'Assemblée mondiale des délégués de pays membre de l'OIE, souligne que l'usage des antibiotiques en Europe est nécessaire et doit être soutenue. Pour elle, le rôle des services vétérinaires est crucial, et c'est pourquoi ils doivent bénéficier d'une formation efficace et de bonnes infrastructures.