Les fournisseurs d’engrais, de semences et de produits phytosanitaires devraient continuer à répercuter la hausse de leurs coûts de fabrication et du marché aux agriculteurs sur la prochaine campagne. L’augmentation variera d’une famille d’intrants à l’autre selon les intervenants qui s’exprimaient à l’Agroforum de Maïsadour à Sélestat le 11 septembre.
«Nos coûts de production ont flambé car la rémunération des agriculteurs multiplicateurs doit tenir compte de la hausse du cours des céréales», a expliqué Régis Fournier, directeur général de Maïsadour.
Du côté des phytos, «l’explosion des traitements fongicides sur soja et maïs en Amérique n’a pas été complètement anticipée», a avoué Denis Tardy, président de Syngenta Agro France.
Pour les engrais, enfin, les achats encore réalisés à des prix avantageux ont évité – pour l’instant – la totale répercussion des hausses. Gérard Maire, directeur général de l’Union Est Agro, estime que les tarifs du P2O5 et du K sont au maximum, mais qu’une tension persistera sur l’azote jusqu’en 2010.
Le sujet plus spécifique des semences de maïs a aussi été abordé lors de cet Agroforum. Le secteur devrait connaître un déficit durable de l'offre. En effet, l’agriculture européenne consomme 26 millions de doses de maïs par an. Les semenciers n’en produisent que 20 millions. La demande nouvelle émanant des pays de l’Est comme la Russie, l’Ukraine ou la Roumanie, tend encore plus ce bilan.
«Le déficit structurel entre l’offre et la demande apparu en 2000 va perdurer», pronostique François Lesur, directeur des ventes de semences de Maïsadour. Le stock de doses qui était de douze mois il y a quelques années a été divisé par cinq.