Impressionnant cortège mardi à Clermont-Ferrand: plus de 20 000 agriculteurs selon les organisateurs (13.000 selon la police), accompagnés de nombreux élus ruraux, ont défilé dans la capitale auvergnate pour exprimer leurs inquiétudes et leurs attentes.
Huit ans après le dernier grand rassemblement contre la Pac, la FRSEA, les JA, la Copamac Sidam, organisateurs leaders de la manifestation, attendaient autour de 10.000 participants.
Pour atteindre le double des effectifs prévus, les 25 départements du grand Massif central se sont largement mobilisés: le département montagnard du Cantal a déplacé à lui seul 54 cars et 200 voitures. Ils ont aussi été massivement rejoints par les départements des régions voisines comme le Rhône-Alpes, la Franche-Comté ou bien encore le Poitou-Charentes.
Au cœur des revendications: le revenu. «Nous sommes venus revendiquer notre droit à faire partie du paysage agricole national et européen en vivant décemment de notre métier», a expliqué posément une agricultrice de l’Allier. En production ovine, nous dégageons aujourd’hui un revenu annuel de 8.000 euros!»
De fait, alors que le revenu agricole moyen a progressé de 17%, en 2007, il a fortement chuté dans les régions du Massif central: -20% par exemple dans le Limousin.
«Non seulement, le revenu des exploitations du Massif central est structurellement faible, mais en plus, il baisse. La hausse des charges et les problèmes sanitaires liées à la FCO sont deux facteurs aggravants d’une crise durable, engendrée par l’absence de soutien économique à l’élevage herbager et par l’aide insuffisante en faveur des zones à handicaps naturels», a insisté Jacques Chazalet, président de la FRSEA Auvergne et de la Copamac Sidam.
«En tant qu’éleveurs, nous sommes amenés à nous investir au quotidien et 7 jours sur 7 sur nos exploitations et à investir aussi pour pérenniser nos outils de production. En réponse à cela, nous voyons baisser nos revenus. Comment les jeunes peuvent-ils avoir envie de s’installer?», s’est insurgé un éleveur corrézien.
Pour Xavier Beulin, premeir vice-président de la FNSEA, «cette manifestation, à l’initiative du Massif central, revêt par son importance, une ampleur nationale et européenne. Des mesures d’urgence s’imposent au sujet de la FCO et de l’augmentation des charges subies par les éleveurs. Il est primordial que la profession agricole reste unie».
Dans l’immédiat, les éleveurs ont gagné leur pari du 16 septembre: une communication sera présentée mercredi en Conseil des ministres et un rendez-vous est programmé avec le président de la République. «Nous ne nous contenterons pas de mots, nous attendons des réponses concrètes», a souligné Jacques Chazalet.