Lors des deuxièmes Assises nationales de la bio, mercredi, à Paris, Michel Barnier à réaffirmé que le développement de la bio est une priorité. «Je suis allé au bout de ce qui était possible pour le budget», a-t-il affirmé en évoquant les 12 millions d'euros par an pour la conversion, le déplafonnement de ces aides pour les conversions après le 16 mai 2009 et le doublement du crédit d'impôt.
Henri Thépaut, président de la Fnab (Fédération nationale d'agriculture biologique), a tempéré cet effort: «Avec le cofinancement européen, nous aurons 24 millions d'euros par an pour convertir environ 120.000 hectares par an. Au bout de quatre ans, en 2012, nous aurons tout au plus doublé la surface en bio.» A ce rythme, l'objectif de 6% de la SAU nationale en bio ne serait pas atteint.
Michel Barnier a insisté sur le fait que 100% des 173.000 élèves de l'enseignement agricole auront une formation à l'agriculture biologique pendant leurs études.
Le colloque a aussi fait le point sur les perspectives de la restauration collective en bio. Selon la Fnab, en 2007, 900.000 repas 100% bio et 8 millions de repas avec des ingrédients bio ont été servis, à 80% dans des établissements scolaires.
Les représentants des professionnels de la restauration collective évoquent des difficultés d'approvisionnement (conditionnement, quantité, délais) en produits bio de qualité. La structuration de la filière du bio est donc essentielle à leurs yeux.
3 millions d'euros par an sont alloués à cet effet pour des projets pluriannuels. «8 projets dans les secteurs des fruits et légumes, de l'élevage avicole et de l'élevage laitier ont été retenus», a indiqué Elisabeth Mercier, directrice de l'Agence bio, qui permettront «des évolutions très significatives de la production mais pas de grandes surfaces en conversion» étant donné les productions concernées. Pour rappel, un deuxième appel à projets clôture le 15 octobre 2008.