L’amélioration constatée l’an dernier s’est confirmée cette année, comme le montre la dernière enquête avicole des chambres d’agriculture du grand Ouest présentée vendredi à Rennes. «Les marges se sont nettement redressées, excepté en label», souligne Didier Goubil, président de la commission avicole de Bretagne.
«Le marché s’est redressé, entraînant un raccourcissement de la durée des vides. Le niveau des performances techniques est bon, et des améliorations contractuelles dans certaines entreprises ou productions ont aidé à compenser une part importante de l’envolée du prix de l’aliment.»
En poulet d'exportation de souche classique et en poulet standard, Christian Delabrosse, conseiller avicole à la chambre d’agriculture du Morbihan, souligne des progressions respectives des marges brutes annuelles de plus de 32% et de plus de 15%. La nette amélioration en dinde medium, avec une hausse de plus de 20% en un an, s’explique surtout par la révision à la hausse d’un certain nombre de contrats.
Cependant, certaines dépenses augmentent très vite, comme le gaz ou la litière. Au final, les marges, même si elles se sont améliorées, ne permettent toujours pas de financer des bâtiments neufs.
«Or, c’est l’objectif à atteindre si l’on veut pérenniser la production avicole. Aujourd’hui, on constate un vieillissement des bâtiments et des éleveurs. Il reste des efforts à faire sur les prix payés à ces derniers», rappelle Didier Goubil.
Selon Serge Le Moullec, de la FRSEA Bretagne, pour se lancer dans la construction de nouveaux poulaillers, il faudrait obtenir des revalorisations de contrats de 44 €/t en poulet d'exportation, 56 €/t en poulet standard, 100 €/t en dinde. Pour de la rénovation, il manque 15 €/t en poulet d'exportation, 28 €/t en poulet standard et 55 €/t en dinde.
L'enquête avicole a été réalisée sur des lots de volailles abattus entre le 1er juillet 2007 et le 30 juin 2008, auprès de 713 aviculteurs dans 22 départements (Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Centre, Normandie, Picardie, Nord-Pas-de-Calais).
Les charges qui augmentent Pour le gaz, outre la hausse du prix, les rotations plus rapides et le climat frais de l’été ont alourdi la facture. Des progrès sur l’étanchéité des poulaillers, sur l’entretien et les réglages du matériel de chauffage et de ventilation, doivent permettre de réduire ces coûts. Le poste «litière» a continué à grimper, en raison du prix de la paille plus élevé et de la généralisation des copeaux. |