Les éleveurs veulent être considérés comme « des partenaires économiques à part entière et non comme une simple variable d'ajustement aux conditions de marché », indiquent les responsables avicoles des FDSEA et de la FRSEA de la Bretagne dans une lettre ouverte aux abatteurs et transformateurs.
« La situation très difficile de la filière dans son ensemble repose sur deux problématiques différentes : d'une part celle liée à la diminution des restitutions dans la filière de l'exportation et d'autre part celle liée à l'inadéquation de l'offre française sur notre propre marché », expliquent-ils.
En ce qui concerne la filière de l'exportation, « les responsables avicoles des FRSEA se mobilisent quotidiennement depuis plusieurs mois maintenant pour alerter les élus régionaux, d'une part, et nationaux, d'autre part, des risques encourus par toute la filière ».
Sur le marché intérieur, « la filière doit faire face à une double difficulté : l'inadaptation de vos outils industriels à répondre aux besoins de la GMS et donc votre incapacité à répercuter les hausses de coût de production sur les prix de vente (GMS, RHF, grossistes). Il en résulte une perte de compétitivité de toute la filière et un recours massif aux produits d'importation ».
Face à cette situation, « vous n'avez pas trouvé d'autres solutions que de faire porter le chapeau aux éleveurs en baissant les prix d'achat du vif aux organisations de production et aux éleveurs. N'avoir que cette réponse devant la gravité de la situation serait risible si elle ne compromettait pas définitivement l'avenir de la filière : c'est donner aux distributeurs, grossistes et autres acheteurs de la RHF le bâton pour nous battre car ces derniers vont s'empresser d'arguer de cette baisse pour, une nouvelle fois, ne pas revaloriser les prix ! »
« Cette spirale à la baisse que vous initiez condamne non seulement la capacité des éleveurs à moderniser leur outil de production mais aussi le revenu de leur travail. En condamnant le maillon de l'amont, le seul de la filière encore compétitif au regard de nos concurrents européens, vous compromettez donc aussi votre capacité à retrouver de la compétitivité et l'avenir de la filière. »
« Cet avenir ne pourra donc se construire qu'avec un minimum de confiance et de transparence entre nos différents maillons. Alors, oui, nous sommes prêts à travailler avec vous à cet avenir, à l'amélioration de la compétitivité de nos élevages, à l'évolution de la politique contractuelle et à celles de nos pratiques dans la mesure où, de votre côté, vous vous décidiez enfin à considérer les éleveurs comme des partenaires économiques à part entière et non comme une simple variable d'ajustement aux conditions de marché. »
Téléchargez la lettre ouverte aux abatteurs et transformateurs.