Une épidémie de diarrhée partie de l'Allemagne et qui s'étend en Europe s'est encore aggravée le mercredi 1er juin 2011, avec un nouveau décès qui porte le bilan à 17 morts et des centaines de nouveaux cas en Allemagne.
Rien qu'en Basse-Saxe et dans le Schleswig-Holstein, 200 nouveaux cas ont été signalés par les autorités médicales portant le total à 1.900 cas depuis le début de mai 2011, d'après l'agence allemande DPA.
« Nous enregistrons une nouvelle poussée de cas de contamination », a déclaré à Hambourg Cornelia Prüfer-Storcks, responsable de la santé de la ville hanséatique, un des principaux foyers de l'épidémie, où le total des malades est monté à 668, 119 de plus que la veille.
L'Union européenne est confrontée à « une crise grave » et tout doit être mis en œuvre pour identifier le plus rapidement possible la cause de l'épidémie, a déclaré le commissaire européen chargé de la Santé, John Dalli.
La Commission européenne parle aussi de « crise de consommation partout » en Europe, avec « une diminution radicale de la consommation de fruits et légumes, et pas seulement des concombres », selon un de ses porte-parole.
L'Espagne, les Pays-Bas, dont la production de primeurs avait été mise en cause au début de l'épidémie, mais aussi l'Allemagne réclament des aides de l'Union européenne pour l'effondrement de leurs ventes dans ce secteur.
Les autorités sanitaires de Hambourg ont reconnu le mardi 31 mai 2011 avoir fait fausse route après avoir soupçonné des concombres espagnols d'être le vecteur de l'infection. Du coup, l'Espagne envisage de porter plainte contre Hambourg.
Les recherches ont recommencé avec de nouveaux outils pour lutter contre une des plus graves épidémies de ce type jamais observées dans le monde. Elle se manifeste par des hémorragies du système digestif, et dans les cas les plus graves, par des troubles rénaux (syndrome hémolytique et urémique, SHU).
L'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) a annoncé avoir mis au point un nouveau test, en coopération avec des chercheurs français de l'Agence nationale de la sécurité sanitaire (Anses), pour détecter la bactérie dans les aliments.
« Nous espérons que ce test contribuera à découvrir la source de la contamination par la souche 0104:H4 de la bactérie Ehec et à retirer rapidement du marché les aliments à risque », a déclaré le directeur de l'Institut, le Pr Andreas Hensel, dans un communiqué.
L'Université de Münster (ouest) avait annoncé la veille avoir conçu un autre test qui permet, selon elle, d'identifier la bactérie mortelle dans un délai de quatre à vingt-quatre heures.
De nouveaux cas continuent d'être signalés dans le reste de l'Europe, notamment aux Pays-Bas, et jusqu'aux Etats-Unis. Tous les malades ont apparemment transité par l'Allemagne.
Dix-sept morts ont été signalées par les autorités médicales allemandes et en Suède, où le premier décès en dehors de l'Allemagne a été constaté le mardi 31 mai 2011.
A Berlin, l'institut fédéral Robert Koch (RKI), chargé de la veille sanitaire pour le pays, annonçait mercredi treize décès dus à la bactérie – quatre de plus que la veille –, dont neuf des suites du syndrome SHU.
La différence entre son bilan et celui des autorités régionales s'explique uniquement par le délai de transmission des informations.
A Hambourg, les autorités sanitaires poursuivent les prélèvements dans les restaurants, les marchés et les magasins pour essayer de découvrir les vecteurs de la bactérie. La ville a lancé des appels aux dons de sang.
Le RKI maintient ses recommandations contre la consommation de salades, de tomates et de concombres crus.