Dans l’Orne, les salariés de la filière équine totalisaient 945 équivalents temps plein en 2006, presqu'autant que le secteur de la polyculture-élevage. «Cela représente 13% des heures travaillées tous secteurs confondus, mais 31% des accidents», souligne Marc Mouton, médecin conseil à la Mutualité sociale agricole Mayenne-Orne-Sarthe. Les métiers du cheval arrivent également en tête pour le taux de fréquence et le taux de gravité de ces accidents.
Ce constat a amené la commission départementale paritaire d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CPHSCT) à diligenter une enquête sur l’identification des risques professionnels dans la filière équine. Réalisée par l’Anact (1) dans quatre haras d’élevage et d’entraînement, cette enquête confirme les nombreux accidents enregistrés par la MSA.
Les trois quarts sont liés à la proximité homme-cheval, la chute étant citée comme le risque principal. Mais d’autres accidents sont aussi liés à l’organisation, aux déplacements, au matériel, aux travaux en hauteur ou aux postures de travail. La politique du «tout par terre», omniprésente dans les haras, est ainsi à l’origine de nombreux maux de dos. Une observation a mis en évidence qu’un garçon de cour s’est penché en avant plus de cinq cents fois dans une journée.
Salarié dans un haras et président de la commission départementale paritaire, Gérhard Feldhofer souhaite exploiter les résultats de cette enquête. «Il faut sensibiliser employeurs et salariés, mais la formation continue est peu pratiquée dans le milieu hippique», avoue-t-il.