Trois millions de bâtiments à usage agricole sont aujourd'hui en attente d'usage, dont 1,5 million seraient dans un état critique. «La valorisation du patrimoine bâti rural peut-il alors être un atout pour le monde rural?». «Oui», a répondu Michel de Beaumesnil, président de la section nationale des propriétaires ruraux de la FNSEA et auteur d'un rapport sur ce sujet rendu au Conseil économique et social en décembre 2006. Il intervenait lors d'un débat sur la valorisation du patrimoine rural organisé par le GMR (Groupe monde rural), jeudi 13 décembre.
Oui, mais à condition que les propriétaires aient un projet et qu'ils s'attachent les services de professionnels, architectes et artisans compétents. Michel de Beaumesnil préconise également la création d'un pôle d'information qui oriente le propriétaire vers les bons interlocuteurs: fondations, parcs naturels, mairies, Anah... Autre suggestion de son groupe de travail du CES: accorder des incitations peut-être fiscales pour que le bâtiment en attente de projet soit au moins maintenu debout.
Il préconise aussi un allègement des obligations en matière d'assainissement pour ne pas condamner les initiatives (certains assainissements atteignent la valeur de 7.500 euros). Il suggère aussi de lever certaines contraintes qui poussent les mairies à ne pas encourager les rénovations dans des secteurs isolés.
Enfin, Jean-Marie Vincent, secrétaire général de ''Maisons paysannes de France'', s'est inquiété de la précipitation qui pourrait suivre le Grenelle de l'environnement. Pour l'instant, les diagnostics thermiques qui se mettent en place depuis 2005 tiennent compte exclusivement de l'isolation. Or, certaines maisons construites avant 1945 n'ont pas besoin d'isolation. Les isoler pourrait même compromettre leur avenir en empêchant certains échanges nécessaires à leur maintien. Il suggère donc de réaliser des bilans thermiques adaptés aux structures examinées.