«Environ 5 à 6% des planteurs français, soit entre 1.000 et 1.500, devraient abandonner la totalité de leur quota en 2008 dans le cadre du nouveau plan de restructuration du secteur sucrier», a estimé mardi la CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves). La proportion de ceux qui pensent arrêter partiellement la production est encore difficile à cerner, selon le syndicat.
La nouvelle réforme européenne prévoit d'attribuer au planteur en 2008 une aide supplémentaire de 35 euros par tonne de betteraves abandonnée, qui s'ajoutera à l'aide à la restructuration de 3 à 9 €/t (selon la fermeture ou non de l'usine) perçue en 2006-2007.
Les producteurs peuvent prendre l'initiative de la restructuration en déposant une demande d'abandon, totale ou partielle, qui ne pourra pas excéder 10% du quota de l'entreprise. Cette demande devra être envoyée à l'OniGC (Office des grandes cultures) entre le 30 octobre et le 30 novembre.
Le premier arrivé sera le premier servi. La CGB conseille aux planteurs de bien remplir et envoyer cette demande même si dans les faits, les fabricants devraient «prendre la main» pour abandonner leur quota. «Les entreprises sucrières vont, pour la quasi-totalité d'entre elles, abandonner de 15 à 20% de leur quota sucrier en 2008-2009», pronostique la CGB. Seule SVI (Société vermandoise industrie) ne prévoit pas d'abandon de quota.
Ces arrêts de production devraient engendrer la fermeture de plusieurs usines en 2008, sur la trentaine présentes en France. Tereos devrait fermer les sucreries de Marconelle (62), d'Abbeville (80) et de Vic-sur-Aisne (02). Cristal Union pourrait fermer la sucrerie d'Aiserey (21). Saint-Louis sucre fermerait sa sucrerie de Guignicourt (02).
D'ici à la fin d'octobre, des consultations entre la CGB et chacune des entreprises sucrières vont avoir lieu pour définir les modalités précises de souscription au plan d'abandon.
Globalement pour la France, compte tenu du quota additionnel (+10%) attribué en remplacement de la production de sucre hors quota, la perte de quota devrait représenter de 5 à 10% du quota historique, avec une diminution des surfaces qui aboutirait à une superficie cultivée de 250.000 ha de betteraves à sucre.