Monique Eloit, directrice adjointe de la Direction générale de l'alimentation (DGAL), a expliqué lundi aux professionnels réunis à Paris pour un colloque intitulé «Bien-être animal et élevage français» à quel point le débat «Animal et société» lui semblait important pour nouer le dialogue entre deux mondes qui ne se parlaient pas: celui de l'élevage et celui des associations de protection animale.
«Le dialogue est essentiel même si au départ il ne paraît pas productif, a-t-elle insisté. Depuis vingt-cinq ans, vous n'arrivez pas à valoriser tous les efforts que vous avez faits face à vos détracteurs. Ces rencontres, ne les prenez pas comme un gadget. J'espère qu'elles amorceront des discussions.»
Monique Eloit s'appuie notamment sur une expérience qu'elle juge positive: celle menée par l'Administration au sujet de l'expérimentation animale. «Le sujet est aujourd'hui apaisé», a-t-elle observé, soulignant également l'impact positif de l'ouverture des abattoirs à l'Oeuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs (OABA).
Eugène Schaeffer, président de l'Association de coordination technique agricole (Acta) qui organisait cette rencontre, a répondu clairement que les filières «ont la volonté de rétablir un certain nombre de réalités. Les premiers débats ont été musclés. Il y a un marché mais qu'est-il prêt à financer?»
Là aussi le débat avec les association a été animé selon le professionnel. «Nous sommes prêts à évoluer pourvu que cela ne génère pas de nouvelles distorsions de concurrence! Et à chaque fois qu'on avance ce sujet à l'Organisation mondiale du commerce, nos partenaires refusent d'en entendre parler».
Monique Eloit a reconnu que les normes bien-être pouvaient occasionner des distorsions de concurrence importantes. Et elle a annoncé que cet aspect serait repris dans un mémorandum que la France pourrait déposer d'ici juin à Bruxelles concernant la préférence communautaire. Les demandes sociétales, comme le bien-être, pourraient être reconnues comme un argument au même titre que les contraintes sanitaires.