Une nouvelle ère pour l'agriculture à l'horizon 2025, par le Big Data et la révolution numérique, c'est le thème sur lequel a travaillé le "Cercle Prospective des filières agricoles et alimentaire" en partenariat avec BASF France. Il en ressort de nombreuses hypothèses et recommandations pour que le monde agricole s'approprie de la meilleure des façons ce virage numérique.
Les travaux du Cercles Prospective partent d'une première hypothèse idéale, selon laquelle l'amont de la filière agricole « se saisit volontairement des innovations technologiques » et met en place les moyens nécessaires pour rendre les outils du numérique disponibles et utilisables par les agriculteurs. Dans une telle hypothèse les acteurs concernés sont aussi bien les fournisseurs d'intrants, via la mise en place de plateforme de collecte et de traitement des données, que les équipementiers du machinisme, via le développement systématique d'objets connectés.
Des contrats de gré à gré pour clarifier l'utilisation des données
Le rapport insiste sur l'importance du rôle des acteurs de l'amont dans ce scénario. Pour les experts qui ont travaillé sur le sujet, il est important que les données collectées restent dans le domaine agricole afin de ne pas créer de déséquilibre avec de nouveaux arrivants dans le secteur de l'agriculture, tels que des multinationales du numérique ou d'autres entités pouvant les utiliser aux détriments des agriculteurs. Sur ce point le Cercle Prospective précise que des contrats de gré à gré devront être passés entre agriculteurs et acteurs de l'amont afin de définir, réguler et clarifier par avance l'utilisation des données.
Pour les agriculteurs, un système tel que celui évoqué par le groupe de travail, leur permettrait de se concentrer sur leur cœur de métier, la production, tout en améliorant de manière significative leur performances environnementales, par les opportunités offertes via le croisement et le travail des données. Il est également mis en avant l'importance des réseaux sociaux. Ceux-ci pourraient être un outil idéal pour permettre plus de communication et d'échanges entre les agriculteurs, mais également entre ces derniers et l'amont de la filière.
Les obstacles possibles à l'arrivée de la révolution numérique
Concernant les pouvoirs publics, les experts du Cercle Prospective recommandent le développement de politique publique favorisant l'accès au numérique des acteurs agricoles, mais également la prise en compte des nouveaux outils numériques dans le développement des politiques environnementales. Le rapport propose également de « développer massivement la formation initiale » dans le domaine de la révolution numérique.
Cependant, quelques bémols ont aussi été identifiés sur le sujet. Ainsi le Cercle Prospective note que des accidents graves dus à une défaillance informatique pourraient « compromettre la confiance des utilisateurs ». Ou encore émet l'hypothèse d'un retard et d'une non appropriation du virage numérique par l'agriculture française, qui deviendrait ainsi « plus vulnérable face aux risques d'arrivée d'acteurs extérieurs ».