Le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, alors que la France préside l'UE, a estimé mardi qu'il ne serait «pas évident» de parvenir cette semaine à un compromis sur le bilan de santé de la Pac.
«La recherche d'un compromis n'est pas évidente car il reste beaucoup de points substantiels en suspens, ce sont des sujets qui divisent», a-t-il déclaré devant le Parlement européen à Strasbourg.
«Mais nous sommes déterminés à rechercher avec la Commission le meilleur compromis possible», a-t-il ajouté, avant une réunion mercredi et jeudi avec ses homologues de l'UE pour tenter de trouver un accord sur le «bilan de santé» de la Pac.
Michel Barnier a évoqué deux dossiers «très sensibles». Il s'agit, d'une part, de la modulation des aides et, d'autre part, de la suppression des quotas laitiers en 2015.
Cette suppression est acquise mais les Etats membres de l'UE se disputent sur l'opportunité de les relever progressivement d'ici à cette échéance, et dans quelle ampleur.
Certains pays, comme l'Italie, l'Espagne ou les Pays-bas veulent les relever plus fortement que d'autres, comme la France et l'Allemagne, qui prônent une approche plus prudente et demandent des aides d'accompagnement pour les régions laitières fragiles.
La commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, qui intervenait également devant le Parlement, s'est dite «étonnée» et «perplexe» de voir «une pareille réticence quand on envisage une augmentation des quotas laitiers».
Elle a fait valoir que les quotas laitiers de nombreux pays étaient aujourd'hui insuffisants par rapport à la demande, rappelant qu'en 2007 les producteurs laitiers européens ont payé 338 millions d'euros de pénalités pour dépassement de leurs quotas.
«Ceci, pour moi, n'est pas la voie à suivre. Moi, je veux donner la possibilité aux agriculteurs de répondre au marché», a dit Mme Fischer Boel.