La Fnab (Fédération nationale d'agriculture biologique) a tenu son assemblée générale jeudi à Benoîte-Vaux (Meuse). L'organisation a fêté cette année ses trente ans d'existence dans un contexte propice à l'épanouissement de l'agriculture bio. La consommation est en progression et un plan de développement en faveur de ce mode de production a été annoncé il y a quelques mois.
Saluant les bonnes intentions de ce plan proposé par Michel Barnier (6% de surfaces bio en 2012, 20% en 2020), la Fnab déplore néanmoins que les moyens mis en oeuvre ne sont pas à la hauteur des ambitions affichées: pas de moyens supplémentaires pour les conversions, pas de réorientation des aides Pac, pas de remise en cause du système conventionnel.
Pour accompagner les conversions, la Fnab demande que les soutiens à l'agriculture soient réorientés vers le bio par le biais de l'article 69 de la Pac qui permet de redistribuer jusqu'à 10% des montants du premier pilier de la Pac (soutiens aux marchés).
Elle estime qu'il faudrait consacrer au bio la moitié des montants prélevés par ce biais pour créer une véritable impulsion.
«Il n'ya pas d'engagement suffisant de la part des pouvoirs publics pour infléchir le mode de production. C'est une hypocrisie de considérer qu'on peut continuer à produire plus en développant une agriculture durable. Il faut donner d'autres perspectives aux agriculteurs, le modèle conventionnel qui montre ses limites n'est pas remis en cause fondamentalement», a déclaré le président de la Fnab, Henri Thépaut.
Au chapitre des craintes de l'organisation figure la mise en place dès 2009 d'une réglementation européenne qui implique la disparition des spécificités françaises plus exigentes (en matière de lien au sol, de bien-être animal...).
La Fnab réfléchit à la mise en place d'une marque ou d'un identifiant qui permettrait aux produits bio ''français'' de se démarquer de ceux en provenance de l'Union européenne.