La Fnab, l'organisation qui fédère «plus de 70% des paysans bios français», s'est félicitée mercredi dans un communiqué de Dominique Marion, son président, «de voir, enfin, le président de l’APCA (assemblée permanente des chambres d'agriculture), donner le signal si longtemps attendu» en faveur de l'agriculture biologique.
Dominique Marion répond à un «point de vue» de Luc Guyau publié dans Ouest-France du 12-13 septembre 2009. Cette tribune du président de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture a été perçue par la Fnab comme un réel «changement de cap» franchement orienté vers le bio.
Luc Guyau, constatant que «l'agriculture bio décolle» grâce aux dispositifs mis en place il y a près d'un an par le ministère de l'Agriculture – déplafonnement des aides à la conversion, doublement du crédit d'impôt pour les agriculteurs qui se convertiraient, aides à l'organisation économique des filières – appelle le monde agricole à «une mobilisation sans précédent et un décloisonnement des modèles et structures d'accompagnement» des candidats à la conversion.
Il souhaite que soit mise en oeuvre «une mobilisation de la recherche agronomique en faveur "d'innovations vertes" […] qui permettent de sécuriser une production agricole sans les filets conventionnels que constituent les produits phytosanitaires et les engrais».
Mais pour cela, il faut travailler «avant tout, dans le cadre européen, à sécuriser le revenu des producteurs qui (s'engagent dans l'agriculture bio) pour consolider durablement la conversion des surfaces».
C'est ainsi, écrit le président des chambres d'agriculture, que la France parviendra à atteindre ses objectifs «très ambitieux» – triplement des surfaces affectées au bio et 20% de produits AB dans la restauration collective à l'horizon de 2012 – fixés dans le Grenelle de l'environnement.
«Nous, Chambres d'agriculture, souhaitons contribuer activement sur le terrain à (leur) réalisation», martèle Luc Guyau dans son point de vue.
Dominique Marion et la Fnab acquiescent: «Il est temps de faire jouer la synergie des réseaux dans l'intérêt des finances publiques et des producteurs.»
«Pour ce faire, poursuit le communiqué, il faut que les actions des différents acteurs de terrain du développement de la bio soient reconnues, coordonnées et structurantes. Les efforts, tant de l’Etat que des collectivités territoriales, appuyés par les agences de l’eau et les autres structures concernées doivent toucher le plus grand nombre de paysans», poursuit-il, non sans avoir souligné que «plus de 80% des agriculteurs bio actuels sont d’anciens conventionnels...»
Et Dominique Marion d'interpeller Luc Guyau, en conclusion de sa réponse: «Sur ces bases, construisons ensemble les partenariats qui permettront au monde agricole de prendre ce virage nécessaire à sa survie».