Les investissements dans le développement des biocarburants doivent être gelés le temps de mettre en place des critères rigoureux dans le cadre d'un consensus international, a réclamé mardi un expert de l'ONU.
Selon le rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l'alimentation, Oliver de Schutter, il faut «encourager un consensus international sur les biocarburants, fondé non seulement sur la nécessité d'éviter leurs impacts négatifs (...) sur les prix des aliments de première nécessité» mais aussi pour s'assurer qu'ils ne violent pas le droit à l'alimentation.
«Il faut se mettre d'accord sur une ligne directrice internationale sur les biocarburants» comprenant des critères environnementaux et des droits de l'homme, a insisté M. de Schutter dans le rapport présenté au Conseil des droits de l'homme réuni mardi en session plénière à Genève.
En attendant un tel consensus, tout investissement important dans la production de ces carburants d'origine agricole ne devrait être autorisé que si son impact national et international est jugé «positif», a-t-il poursuivi.
Pour l'instant, «le chemin pris pour le développement des agrocarburants pour les transports n'est pas durable», a estimé l'expert de l'ONU, craignant, si rien n'est fait, «de nouvelles violations du droit à l'alimentation».