Les intervenants avaient beau tourner le problème dans tous les sens, ils leur manquaient cruellement une base chiffrée pour débattre sur les «heurs et malheurs des biocarburants», le thème de la table ronde organisée mardi par le Bulletin de l'industrie pétrolière . Le rapport de l'Ademe sur les bilans écologiques des biocarburants a une nouvelle fois été repoussé.
La publication des fameux chiffres de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) sur le bilan écologique des biocarburants, promise pour septembre par la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantale Jouanneau, a une nouvelle fois été repoussée à une date ultérieure.
«Le rapport ne faisait pas consensus et a dû être soumis à une analyse critique auprès d'un bureau d'étude indépendant» a-t-on appris mardi lors d'un débat sur le thème «Heurs et malheurs des biocarburants» organisé par le Bulletin de l'industrie pétrolière et qui réunissait à la fois des représentants du pétrole, des biocarburants et un écologiste.
Le nouveau rapport de l'Ademe doit en effet donner les chiffres de la rentabilité énergétique et de l'impact sur les émissions de gaz à effet de serre des biocarburants, suivant une nouvelle méthodologie, prenant en compte notamment l'évaluation du changement induit de l'affectation des sols et les émissions de protoxyde d'azote induits par la fertilisation azotée, un gaz très impactant sur l'effet de serre.
La Confédération paysanne dénonce une manipulation des chiffres à la veille de la publication et a alerté lundi qu'elle «examinera attentivement le rapport qui sera publié et ne manquera pas de faire part de la lecture qu’elle en fait».