La députée européenne Corine Lepage a présenté le mercredi 17 avril 2013 une proposition pour préserver les investissements dans la filière des biocarburants, présentés comme l'option alternative au pétrole pour les transports malgré leur impact négatif sur les productions alimentaires.
Son texte est une forme de désaveu pour les propositions de la Commission européenne, critiquées par les industriels et les ONG.
Bruxelles souhaite plafonner à 5 % la part des biocarburants dits de « première génération », c'est-à-dire produits à base de cultures alimentaires (blé, maïs, betteraves, colza), afin d'encourager la filière à développer des biocarburants tirés d'autres matières premières comme les algues, les déchets ou la paille.
Les industriels, qui ont investi massivement dans l'éthanol à base de plantes sucrières et céréalières et le biodiesel issu des huiles végétales, ont dénoncé cette décision.
Certains Etats ont déjà fait des plans qui dépassent la limite de 5 %. Cette proposition va provoquer un ralentissement dans l'industrie des biocarburants et l'emploi dans les zones rurales, a dénoncé le Copa-Cogeca (syndicat et coopératives de l'UE).
Dans sa proposition, l'ancienne ministre française de l'Ecologie insiste sur la nécessité de préserver les investissements existants dans la première génération « jusqu'à ce qu'ils soient rentabilisés ». « 120.000 emplois sont concernés. On ne peut pas détruire ce qui existe », a-t-elle plaidé.
« Mais après 2020, il n'est pas envisageable que la production de biocarburants utilise des terres agricoles en l'absence de bénéfices significatifs pour le climat », a-t-elle averti.
L'objectif global – fixé en 2009 – de parvenir à 10 % d'énergies renouvelables dans la consommation du secteur des transports d'ici à 2020 « doit rester inchangé », a-t-elle insisté. Soixante pour cent des voitures et 100 % des camions circulant actuellement dans l'UE ont des moteurs diesel.
Les agrocarburants de première génération représentent aujourd'hui 6,5 % de la consommation d'énergie du secteur des transports dans l'UE (4,5 % pour le biodiesel et 2 % pour l'éthanol), a-t-elle souligné. « Il faut ajouter 1 % pour l'électricité provenant de sources renouvelables. Il reste à trouver 2,5 % avec les agrocarburants avancés », a-t-elle plaidé.
Téléchargez le rapport de Corinne Lepage sur les biocarburants.
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jeudi 18 avril 2013 - 18h08
Impact négatif sur les productions alimentaires? Et les 7% des terres que l'Europe s'apprête à sacrifier au nom de l"écologie"? De qui se moque-t-on?