Le programme Lidéa a permis de préciser les itinéraires culturaux des cultures à biomasse en Champagne-Ardenne et Picardie, ainsi que les surfaces mobilisables.
« Pour répondre aux objectifs du Grenelle de l'environnement en matière de biomasse pour la production d'électricité et de chaleur, les gisements de bois, de déchets et de coproduits ne suffiront pas, constate Benoît Denisart, de la chambre d'agriculture de la Champagne-Ardenne. Le recours aux cultures à biomasse est nécessaire à une distance proche des usines ou des chaufferies. »
La mise en place du programme d'expérimentation Lidéa en Picardie et Champagne-Ardenne dans le cadre des programmes Cas-Dar a permis d'affiner la faisabilité et les itinéraires techniques des productions envisageables. Les essais des taillis à très courtes rotations (TTCR) ne sont pas encore arrivés à leur terme.
Parmi les autres pistes étudiées, le miscanthus et le switch-grass sont des cultures pérennes qui coûtent cher à implanter mais se révèlent peu gourmandes en intrants. Le miscanthus s'est mieux comporté dans les conditions de sol et de climat de Picardie et de Champagne-Ardenne que le switch-grass, qui s'est avéré très sensible au manque d'eau.
Le triticale et le sorgho ont l'avantage d'être des cultures annuelles plus faciles à insérer dans la rotation. Le triticale peut être valorisé en vert ou en sec. Mais le sorgho ne peut être récolté que sous forme d'ensilage dans le Nord, contrairement aux pratiques du sud de la France.
Les rendements des différentes productions dans les mêmes conditions pédoclimatiques sont finalement assez proches. Ils se situent aux alentours de 13 et 15 t/ha de matière sèche, cultures récoltées sèches en situations favorables.
Le programme a évalué à partir de quel prix les agriculteurs trouveraient intéressant de produire de la biomasse. « Ce prix de seuil varie entre 54 et 181 €/t de MS, selon la production, le rendement et le contexte économique pour les autres cultures de l'exploitation », indique Emeline Défossez, de la chambre d'agriculture de la Picardie.
Les prix moyens de rachat actuels oscillent plutôt autour de 80 à 90 €/t. En fonction du prix retenu, les surfaces de cultures à biomasse mobilisables pourraient représenter 5 % de la SAU des deux régions.