Le marché des biostimulants est en progression, comme en témoigne l'afflux de participants au premier congrès sur ce thème, qui s'est tenu à Strasbourg à la fin de novembre 2012. Plus de 700 participants du monde entier étaient présents, soit plus du double qu'escompté.
De nombreuses petites start-ups se sont engouffrées dans ce secteur, mais aussi de grandes entreprises. C'est d'ailleurs Guiseppe Natale, PDG du groupe italien Valagro, spécialisé dans les engrais, qui a pris la tête des 31 fabricants européens réunis dans un European Biostimulants Industry consortium (Ebic). « Nous sommes en train de prendre du retard par rapport aux Etats-Unis, faute de cadre réglementaire », explique M. Natale dans un entretien à l'AFP.
Sous le terme « biostimulant » coexistent une large gamme de substances : extraits d'algues, végétaux, minéraux ou encore micro-organismes. En stimulant plusieurs processus physiologiques, ces substances permettent d'améliorer la vigueur des plantes, les rendements, la qualité ou la durée de conservation postrécolte.
A l'heure actuelle, les biostimulants sont assimilés à des fertilisants et leur usage n'est pas encore encadré en Europe. Cette absence de réglementation entretient la confusion dans l'esprit des consommateurs. En effet, les biostimulants n'apportent pas de nutriments pour les plantes mais augmentent leur capacité à résister aux différents stress : manque d'eau, forte chaleur, humidité excessive, maladies ou ravageurs. Ils permettent ainsi de limiter l'usage d'engrais ou de pesticides.
Une réglementation en préparation à Bruxelles devrait être adoptée d'ici à 2015. Eric Liégeois, responsable du dossier à la direction de l'industrie de la Commission européenne, indique que la procédure devrait s'apparenter à celle du règlement Reach pour les produits chimiques, c'est-à-dire une demande d'enregistrement des substances sur la base d'une déclaration.
Michel Ponchet, chercheur au pôle « Agrobiotech » de l'Inra à Sofia-Antipolis, se méfie cependant des « effets d'aubaine » et des « poudres de perlimpinpin » sur les nouveaux marchés, d'autant qu'il juge la piste prometteuse. « J'y crois surtout pour les pays du Sud : c'est une piste d'avenir pour faire avancer l'agriculture familiale vers l'autosuffisance. »