En ce début d'avril, les blés accusent toujours un retard d'environ quinze jours comparé à une année normale. La faute aux conditions climatiques froides de l'hiver. Dans l'Aube, par exemple, il y a un déficit de 2,5°C par jour depuis septembre. Dans le Centre ou les Pays de la Loire, il manque l'équivalent de plus d'un mois en termes de chaleur.
Il a encore fait froid la semaine dernière dans bon nombre de régions, avec des gelées matinales, et les terres ne sont pas réchauffées. Les températures douces actuelles vont toutefois permettre aux cultures d'accélérer leur croissance.
Les stades oscillent entre un nœud, pour les blés les plus précoces, et le début du tallage, pour les plus tardifs. Les parcelles semées en décembre et janvier pourraient voir leur potentiel entamé. Les conseillers craignent que la durée de tallage soit trop courte avant la montaison avec, au final, un déficit en termes d'épis au mètre carré.
Le manque d'eau dans beaucoup de régions n'arrange pas les choses. Les apports d'azote ont été très mal valorisés, faisant courir le risque d'une régression de talles. «La plaine est plutôt pâlotte», affirme un conseiller en Charente-Maritime. «Il faudrait 15 mm d'eau dans les prochains jours», confirme un collègue de la Loire-Atlantique.
La météorologie des prochaines semaines va donc être déterminante. Pour l'instant, les blés sont plutôt sains, notamment en termes de piétin verse.
Colzas parfois hétérogènes Les colzas accusent aussi parfois jusqu'à quinze jours de retard, mais les parcelles sont globalement bien implantées. Le potentiel s'annonce correct à ce jour, hormis dans certains sols superficiels mal alimentés à cause du temps trop sec des derniers jours. La pression des méligèthes est bien contrôlée. Des symptômes de cylindrosporiose sont observés çà et là. |