«Les rendements des grandes cultures stagnent depuis une dizaine d’années.» Voilà le constat que fait Laurent Bisault du service des statistiques du ministère de l'Agriculture (Scees) dans un "Agreste primeur" paru le 30 mai.
«Cela constitue un réel changement puisqu’ils ne cessaient d’augmenter depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.» Même si les rendements fluctuent d'une année à l'autre, «à 64 quintaux de blé tendre par hectare en 2007, le rendement national moyen du blé tendre est inférieur à son niveau de 1997», précise l'auteur.
Mais ce plafonnement des rendements en maïs et blé est difficile à expliquer. «Historiquement, la progression des rendements agricoles a été notamment permise par la sélection variétale et la multiplication des apports azotés, rappelle Laurent Bisault. L’insuffisance d’azote est un facteur limitant pour le rendement, mais il ne semble pas que l’on puisse l’invoquer ces dernières années. Le manque d’eau n’apparaît pas davantage comme une explication significative de la stagnation des rendements.»
Concernant les produits phytosanitaires, leur généralisation a été un moteur des rendements agricoles. «Contrairement à la fertilisation, les forts rendements vont de pair avec une utilisation importante des produits phytopharmaceutiques», affirme Laurent Bisault. Mais ne pouvant connaître l'évolution de «l'utilisation réelle des produits phytosanitaires, en raison des modifications de leurs caractéristiques et de leur efficacité», le Scees ne peut conclure à une stabilisation des rendements liée à une moindre utilisation de ces produits.