La coopérative bretonne Triskalia a rejoint le 4 mars l'initiative de blé « éthique » lancée en 2013 par la coopérative vendéenne Cavac sur le modèle du commerce équitable, portant à environ 20.000 tonnes le volume de blé concerné.
A ses débuts, le contrat concernait environ 10.000 tonnes de blé, un volume qui a augmenté grâce à l'adhésion de plusieurs coopératives agricoles « sur le littoral ouest surtout, ainsi que vers Toulouse et en Rhône-Alpes », a expliqué à l'AFP Ludovic Brindejonc, directeur général d'Agri-Ethique. L'objectif est de réunir toute la chaîne de production, du blé à la boulangerie, via « un contrat sur trois ans à prix fixes entre agriculteurs et coopératives, meuniers et coopératives, meuniers et boulangers », précise-t-il.
A l'origine du projet de la Cavac, le souhait de « trouver une solution à la volatilité des matières premières (afin) que tout le monde s'y retrouve et qu'il y ait une répartition équitable des marges ». Le prix du blé acheté aux agriculteurs est fixé en fonction du coût de production dans une région donnée. Meuniers et boulangers s'engagent à acheter la céréale à ce prix pendant trois ans. Une dizaine de meuniers et 300 boulangers se sont engagés.
Un exemple pour le porc ?
« Le blé est destiné à être utilisé localement par les meuniers et boulangers. Il s'agit d'éviter au boulanger une fluctuation du prix du pain et d'éviter que l'agriculteur soit déçu par le prix du marché », souligne M. Brindejonc, qui espère à terme rallier des coopératives des grandes régions productrices comme la Beauce. L'idée est aussi « d'expliquer au consommateur qu'il peut faire un acte citoyen en allant dans telle ou telle boulangerie. Quand on lui dit que le prix de son pain est déconnecté des marchés financiers, ça parle », ajoute-t-il.
La démarche pourrait être déclinée sur d'autres productions touchées par la volatilité des prix, comme le porc.