Le manque de compétitivité face aux origines américaines et mer Noire et le niveau élevé de l'euro face au dollar n'ont pas favorisé jusque-là l'exportation de blé français vers l'extérieur de l'Union européenne. Les embarquements effectués entre le 1er juillet et la fin de décembre 2007 ont représenté 2,1 millions de tonnes (Mt), contre 2,4 Mt à la même époque de la précédente campagne. Il s'agit maintenant de «saisir toutes les opportunités qui se présenteront au cours de la seconde partie de la campagne», souligne le conseil spécialisé de la filière céréalière de l'OniGC (Office national interprofessionnel des grandes cultures) qui s'est réuni mercredi 16 janvier.
L'Office fixe l'objectif de vente de blé français sur pays tiers en 2007-2008 à 4,75 Mt, en baisse par rapport au mois dernier (4,85 Mt) et à un niveau inférieur à 2006-2007 (5,4 Mt). C'est un chiffre «volontariste», qui n'a de validité «que s'il y a une réelle volonté d'exporter», a souligné Patrice Germain, directeur général adjoint de l'OniGC. «Il faudra que la fluidité des marchés permette d'exporter», a ajouté Rémi Haquin, président de l'Office. «Le stock de fin de campagne est la conséquence des autres éléments du bilan et non l'inverse», rappelle-t-il.
Le blé français devrait bénéficier d'une «fenêtre de tir d'un mois et demi» pour être davantage présent sur le marché mondial, selon Patrice Germain.
La Russie va augmenter à partir du 29 janvier ses taxes sur ses exportations pour les porter à 105 €/t, au minimum, ce qui devrait mettre le blé russe «hors jeu» sur le marché mondial. L'Argentine a pour l'instant fermé ses enregistrements à l'exportation, mais le pays a encore un potentiel de ventes. Une reprise de l'attribution de certificats est prévisible en mars, explique également le directeur général adjoint.
L'Ukraine et le Kazakhstan pourraient également être présents sur le marché international au cours des prochains mois. Les Etats-Unis ont de leur côté déjà atteint 90% de leur objectif de vente pour l'ensemble de la campagne. Quant à la demande internationale, elle reste active en ce début d'année.
Par ailleurs, alors que les regards commencent à se tourner vers la prochaine campagne, l'OniGC a souligné qu'à ce stade il convient d'être prudent sur le volume des récoltes de 2008.
Selon le Conseil international des céréales, les semis de blé pour la récolte de 2008 seraient en hausse de 4% par rapport à la campagne actuelle, à 223 millions d'hectares. Il estime ainsi que la production mondiale pourrait atteindre 645 Mt en 2008-2009 (603 Mt en 2007-2008).
Il s'agit d'une «hypothèse haute», relativise l'OniGC. Sur la base du rendement moyen des cinq dernières années, les récoltes mondiales se situeraient à 629 Mt, avec une fourchette allant de 593 Mt en retenant le rendement le plus bas de la période (2002) à 647 Mt en prenant le rendement le plus élevé (2004), précise l'Office.
