« Contrairement aux conclusions hâtives qui pourraient être tirées de la hausse des cours de la viande bovine par rapport à l'an passé, la situation de revenu des éleveurs de bovins à viande demeure critique, rappelle la Fédération nationale bovine (FNB) dans un communiqué du 5 avril 2012. Et les perspectives de maintien de la production sont loin d'être assurées. »
Le syndicat rappelle quelques chiffres. La décapitalisation s'amplifie en vaches allaitantes (-142.000 têtes par rapport à l'an dernier en femelles de races à viande de plus de 36 mois, -44.000 têtes en femelles de 24 à 36 mois). En bovins mâles, la tendance est la même avec -4 à -7% de bovins présents sur les exploitations.
« Les éleveurs sont de nouveau pris en étau entre des coûts de production en hausse continue (indice Ipampa en hausse de 8,5 % sur un an et de 37 % par rapport à la référence de 2005), avec de plus des stocks fourragers au plus bas dans de très nombreuses régions, et des prix à la production en chute brutale pour les jeunes bovins, sous la pression des abatteurs », regrette la FNB.
Face à ces difficultés, la FNB s'inquiète donc sur le risque d'une accélération de la décapitalisation : « Pas assez... ou trop de production ? », s'interroge-t-elle.
Le syndicat demande donc aux abatteurs « une politique de prix lisible dans la durée ». Il leur reproche également de tout faire pour « démotiver les producteurs ». « Après des plaintes à n'en plus finir des abatteurs sur des volumes de production “insuffisants” et la “mise en péril” de l'aval, les mêmes expliquent actuellement qu'il y a trop d'offres par rapport à la demande, et que les cours doivent baisser, reproche la FNB. Tout cela sans se préoccuper des coûts de production réels des éleveurs. »
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