Les organismes stockeurs (OS) mettent en place des systèmes de résiliation ou de substitution pour compenser les pertes très importantes occasionnées par le gel intense sur les cultures d'hiver.
Dans les régions les plus touchées, les agriculteurs avaient engagé entre 20 et 25 % de leur récolte de 2012, avec cependant de fortes disparités entre exploitations (de 0 à 60 %). Avec des taux de retournement de 70 %, voire 100 % dans certains secteurs, les contrats ne seront pas honorés.
Actuellement, les organismes stockeurs référencent les agriculteurs en défaut de livraison. Ils cherchent des solutions qui ne leur soient pas trop préjudiciables, sachant que négoces et coopératives doivent procéder à des arbitrages sur le marché physique et le marché à terme et que ces interventions ne sont pas gratuites.
Paiement de la différence de cours
Lorsqu'un agriculteur se trouve en défaut de livraison vis-à-vis de son OS, il doit payer la différence entre le prix de son contrat avant récolte et celui à l'échéance de livraison, si ce dernier a augmenté. Si le prix a baissé, le contrat est purement et simplement résilié.
Par exemple, si un agriculteur vend son blé à 180 €/t avant récolte et que le prix a augmenté à 200 €/t à l'échéance de livraison, il devra payer 20 € par tonne non livrée à son organisme stockeur (OS).
« Normalement, on attend la moisson pour constater cet écart de prix. Mais, dans la situation actuelle, l'agriculteur peut résilier son contrat par anticipation sous réserve qu'il apporte la preuve de la destruction. On constate ainsi l'écart de prix entre le contrat et le cours du jour de la résiliation du contrat », précise Benjamin Top, d'EMC2, coopérative basée en Lorraine. S'ajoutent des frais de transaction qui correspondent au service rendu par l'OS qui se charge d'acheter, pour le compte de l'acheteur, les quantités manquantes pour honorer le contrat.
Certains collecteurs proposent également une réorientation du contrat de base vers la culture de remplacement. C'est généralement le cas de contrats de blé qui basculent vers un contrat d'orge de printemps moyennant des frais d'arbitrage à la charge de l'agriculteur. Selon Patrick Pariat, du Groupe Soufflet, en Lorraine et Champagne-Ardenne, les semis après destruction de la culture d'hiver se sont majoritairement orientés vers l'orge de printemps (entre 60 et 65 %).
Qui perd gagne
vendredi 06 avril 2012 - 21h28
Bé oui, quand tu perd, tu paye. et quand tu gagne !! c'est pas pour toi. Bravo, encore un système qui profite toujours au même.