Quelque 23 paysans ont été tués depuis le début de l'année au Brésil dans le cadre de conflits terriens, la majeure partie dans la région amazonienne, a rapporté, lundi 3 août, la Commission pastorale de la terre (CPT), une ONG chrétienne.
Dans un communiqué, la CPT a indiqué que 21 des victimes avaient trouvé la mort dans les Etats amazoniens du Para (11) et de Rondonia (10), dans le nord du Brésil, où des petits paysans s'affrontent notamment avec d'immenses propriétaires terriens. Les deux autres victimes ont été tuées dans le Maranhao et à Bahia (nord-est).
Au premier semestre 2014, la CPT avait recensé 20 morts dans des conflits ruraux. La plupart des victimes étaient des petits paysans ou des paysans sans-terre, soumis à la pression de grands propriétaires pour qu'ils libèrent les parcelles qu'ils occupent. « Un ouvrier agricole soumis à l'esclavage a été tué d'une balle dans la poitrine pour avoir demandé à son patron le paiement de ses services », a rapporté la CPT.
Dans le Rondonia, la Commission s'inquiète de « la spirale croissante de meurtres de sans-terre par des hommes de main de grands propriétaires assortis de plaintes concernant l'implication de policiers et de milices armées ». La CPT critique également le manque d'initiative du gouvernement local pour l'attribution de lopins aux paysans.
Dans le Maranhao, la victime était le dirigeant d'une ethnie indienne, « ce qui illustre aussi l'offensive menée contre les territoires traditionnels » des tribus autochtones.
Au Brésil, 1 % de la population détient 46 % des terres arables.