Comme partout en France, le printemps a été pluvieux dans l'Ille-et-Vilaine. «Le nord du département habituellement plus arrosé a reçu 400 mm au mois de mai, soit quatre fois plus que d’ordinaire», explique Jean-Baptiste Mainsard, agriculteur à Roz-Landrieux, responsable à la chambre d’agriculture du secteur.
Dans le marais de Dol, les conséquences sont désastreuses sur les cultures. La particularité du marais de Dol est d’être en partie en dessous du niveau de la mer. C’est un territoire qui, au fil des siècles, a été gagné sur la mer par la création de digues. Il est drainé par un réseau de 350 km de canaux qui évacue l’eau à marrée basse, un système de portes bloquant l’eau à marée haute.
«Le marais n’a pas pu évacuer toutes ces pluies. L’eau s’est accumulée. Les parcelles de maïs qui avaient pu être semées à la fin d'avril se sont retrouvées en partie noyées sous les eaux. Il va falloir ressemer, précise l’agriculteur. Dans le marais noir, plus tardif, seulement 20% des semis ont été réalisé et 15% sont à refaire.»
Aujourd’hui, le beau temps est revenu. Mais pourtant, l’inquiétude grandit chez les agriculteurs. «Il faudra attendre le 20, 25 juin que les terres soient ressuyées pour pouvoir semer. Déjà nous sommes en train d’échanger les semences auprès de nos fournisseurs pour obtenir des variétés plus précoces. Si l’arrière-saison n’est pas bonne avec des gelées en septembre, le grain va-t-il mûrir?»
Les éleveurs s’inquiètent pour les stocks d’hiver. D’autant plus que les bêtes ont dû être rentrées à l’étable pendant la saison pluvieuse et que les agriculteurs ne savent pas quand ils pourront couper du foin ou faire de l’ensilage d’herbe. Les céréales ont également eu les pieds dans l’eau. Les éleveurs n’ont pas le moral. L’année 2007, déjà très pluvieuse, n’avait pas permis de constituer des stocks de fourrage important.
Une entité géographique particulière Le marais de Dol s’étend sur une surface de 18.000 ha au nord de l’Ille-et-Vilaine. Il est composé du marais noir et du marais blanc. Le marais blanc est une terre d’alluvions très fertile réservée aux cultures. Le marais noir est davantage destiné aux fourrages. Il est fait de tourbe qui se comporte comme une éponge en cas d’excès d’eau. |