Des manifestants ont abattu vendredi en début d'après-midi à Guiclan (Finistère) un portique écotaxe enjambant la N12, équipé de systèmes électroniques et destiné à l'application de la future taxe sur les poids-lourds, a constaté un correspondant de l'AFP.
Environ 450 manifestants répondant à l'appel d'un collectif pour l'emploi regroupant, syndicalistes, agriculteurs, artisans, éleveurs, transporteurs, salariés de l'agroalimentaire ont bloqué à partir de midi avec des tracteurs et deux camions de Doux et Tilly-Sabco la RN12 reliant Rennes à Brest, dans les deux sens, avant de s'en prendre au portique géant destiné à l'application de l'écotaxe à partir du 1er octobre.
Protégés par des bâches, deux groupes de manifestants se sont attaqués aux deux pieds du portique, utilisant une meuleuse pour les scier. Après une prise de parole, les manifestants ont été invités à tirer sur des cordes pour faire tomber le portique qui s'est écroulé peu avant 14 heures sous les applaudissements de la foule.
Les manifestants avaient auparavant placé sur le portique une banderole « La Bretagne se meurt, il est temps de réagir ». « C'est le portique de l'Etat, destructeur d'emplois, qui va peser plus d'un milliard d'euros sur notre économie, dont 300 millions en frais de fonctionnement, la gabelle a été remise en place, nous ne voulons pas de ce nouvel impôt », a déclaré lors de la prise de parole François Palut, éleveur de porcs et président de l'Association pour le maintien de l'élevage en Bretagne (AMEB).
« Ce portique est un symbole qu'il nous faut faire tomber, c'est une potence, c'est le symbole d'un establishment parisien, le symbole des contrôles tatillons dans nos exploitations et nos entreprises », a-t-il ajouté. « On dit qu'on n'est pas compétitif, mais on nous rajoute des taxes, au lieu de nous créer des problèmes, il faut d'abord les résoudre », a affirmé Olivier le Bras, délégué FO de l'abattoir de porc Gad en redressement judiciaire.
Le site de Lampaul-Guimiliau qui emploie 650 salariés, à quelques kilomètres de Guiclan, pourrait fermer en septembre. « Plus d'une exploitation sur quatre dans le Finistère subit un contrôle dans l'année », a poursuivi Thierry Merret, président de la FDSEA du Finistère, critiquant la « suradminisitration de l'agriculture ». M. Merret a fustigé l'écotaxe, créée car « elle rapporte des sous à l'Etat », avant de rappeler la liste des entreprises de l'agroalimentaire menacées en Bretagne (Doux, Tilly-Sabco, Marine Harvest, Boutet-Nicolas, Gad).
Dans un communiqué, la préfecture a jugé cette action « inacceptable ». « Les gendarmes transmettront au Parquet les éléments relevés sur place pour l'étude des suites judiciaires à apporter à ces actes de vandalisme », précise le communiqué.
Dans la matinée, une autre manifestation pour l'emploi avait réuni 450 personnnes a Quimper à l'appel des syndicats CGT des groupes volaillers Doux et Tilly-Sabco, opposés à la suppression des restitutions, les subventions européennes pour les exportations de poulets congelés.
Abattre la bête
samedi 03 août 2013 - 11h48
Bravo, enfin, les forces vives de la nation osent contredire la technostructure qui a imposée cette hérésie. Malgré les appels répétés des politiques bretons (sauf les écologistes, bien sûr) contre cette stupide "écotaxe", les pouvoirs publics sont restés sourds. Dans ce cas, la manière forte est la seule qui puisse être audible. Ceci n'est pas sans rappeler les révoltes des légumiers bretons, menées par Alexis Gourvenec au début des années 60.