Mardi matin, 5h30, le marché aux bestiaux de Lezay (Deux-Sèvres) ouvre ses portes. Quatre-vingt-quinze broutards sont proposés à la vente. «C'est le double de ce que nous avions la semaine dernière», note Bernard Proust, le directeur du marché.
Quatre-vingt-quinze, c'est peu par rapport à l'effectif habituel présent sur le foirail à cette époque. Mais c'est suffisant pour établir une cotation et marquer la reprise du commerce avec l'Italie, après le coup d'arrêt causé par la fièvre catarrhale ovine (FCO).
«L'exportation redémarre tout doucement, confirme Jean-Claude Crassat, le président de la commission de l'exportation de la Fédération française des commerçants en bestiaux. Certains Italiens ont menacé de ne pas régler leur facture après la découverte de quelques animaux positifs, et achetés voilà deux mois en zone indemne, avant que le bassin charolais soit bloqué.»
Pas étonnant dans ces conditions que les échanges reprennent lentement, avec des clients de confiance, d'autant plus que les commerçants s'inquiètent de la lecture de la réglementation communautaire de l'autre côté des Alpes.
Les acheteurs italiens (et espagnols) semblent préférer les animaux de la zone réglementée, accompagnés d'un test sanguin, à ceux de la zone indemne. C'est aussi un moyen de peser sur les tarifs.
«Il y a une demande pour les broutards négatifs en sérologie ou en virologie», assure Benoît Gaulon, chef des ventes au marché de Corbigny (Nièvre). Mais les prix ne sont plus ceux du début de septembre, avant le blocage.
«L'écart est de l'ordre de 120 euros par animal pour des sujets de 400 à 450 kg», calcule Jérôme Chartron, chef des ventes au marché de Châteaumeillant (Cher).
Mais c'est par rapport à l'an dernier que l'écart est le plus important: entre 200 et 300 euros, alors que dans le même temps, le prix de l'aliment a flambé.