Le premier Agri-dating a attiré 90 jeunes hommes et 30 filles. Cette journée de rencontre et de détente entre jeunes célibataires de moins de 40 ans s'est tenue samedi à Laissac, dans l'Aveyron.
« Nous avons fait tomber un tabou : le célibat est un sujet dont la profession doit débattre. Il y a une corrélation entre la baisse des installations et la progression du célibat », explique Bruno Montourcy, président des Jeunes Agriculteurs de l'Aveyron, à l'initiative de cette journée qui s'est tenue dans le cadre des « Agrifolies ».
Les participants ont plébiscité ces rencontres, en particulier le concept du changement de table au cours du repas et les cours de cuisine de l'après-midi. Seule gêne : le succès médiatique de la rencontre a parfois perturbé les conversations.
Lors du débat organisé sur place, les professionnels espéraient faire tomber les caricatures sur le métier d'agriculteur associé à un travail « 24 heures sur 24 », « sans vacances ni week-end » et « sans argent ».
Christophe Giraud, sociologue qui se penche régulièrement sur la famille, participait à ce débat. « Je ne suis pas certain que le célibat dit “définitif” progresse en agriculture. C'est le célibat des jeunes de moins de 35 ans qui augmente, comme dans le reste de la population, explique-t-il. Il faudrait peut-être enquêter pour voir pourquoi les agriculteurs qui, jeunes, formaient des couples plus stables ont aujourd'hui davantage de difficultés à constituer des couples durables. »
Quant à l'Agri-dating, il suggère d'aller peut-être l'an prochain vers un Rural-dating « car les artisans vivent la même difficulté pour rencontrer l'âme sœur ».