«Dans la zone sud-méditerranéenne, et particulièrement au Maroc, en Algérie et en Egypte, la dépendance céréalière structurelle est porteuse d’enjeux forts», souligne une note de veille publiée par le Service de la statistique et la prospective (SSP) du ministère de l'Agriculture.
Se fondant notamment sur les analyses du Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (Ciheam), elle rappelle que cette zone est le «premier bassin d’importation représentant 17% des importations mondiales de blé (dont 15% pour l’Algérie, l’Egypte et le Maroc)».
«Cette forte dépendance aux productions étrangères, et donc aux prix internationaux, se traduit par une fragilité à la fois des Etats et des consommateurs en cas de hausse de prix. Cette fragilité est génératrice de tensions internes aux pays», explique le SSP.
«D’autre part, l’importance géopolitique de cette question se traduit par une ''course aux terres agricoles'', lancée par exemple par l’Egypte pour accroître les productions dans d’autres pays (Ouganda, Soudan, etc.) et sécuriser ses approvisionnements», ajoute-t-il.
A long terme, ces enjeux risquent de prendre de l'importance du fait de la croissance de la population de ces pays et des contraintes inhérentes à leur agriculture.
Le SSP rappelle les actions prioritaires définies par le Ciheam: nécessité de repenser la notion de souveraineté alimentaire à travers le maintien d’une production minimale, sécurisation des approvisionnements, développement de partenariats commerciaux privilégiés, mise en place de stocks stratégiques, rapprochement de ces pays pour transformer leur vulnérabilité et leur dépendance en une force collective de marché.
Par ailleurs, une première réunion des ministres de l’Agriculture devrait se tenir en 2009, dans le cadre de l’agenda de l’Union pour la Méditerranée.