«Le revenu moyen des exploitations en système céréalier et oléoprotéagineux du Tardenois dans le sud de l’Aisne sera pour la récolte de 2009 de -40 €/ha, ce qui signifie pour une exploitation type de 150 ha, un déficit de 6.000 €», explique François-Xavier Thirard, chargé des études à CER France 277.
«Malgré de très bons rendements, le chiffre d’affaires baisse de 12%, à 1.317 €/ha en moyenne, et les charges augmentent de 10%, à 1.357 €/ha, d’où un EBE en forte chute et au final, un résultat négatif», précise-t-il. En moyenne sur cinq ans, le résultat courant de ces exploitations était de 254 €/ha.
Les résultats de 2009 des exploitations laitières de la Thiérache (nord de l’Aisne) seront tout aussi désastreux: des charges qui n’augmentent pas mais un chiffre d’affaires qui recule de 400 €/ha, à 2.178 €/ha, et un résultat courant de -41 €/ha, soit pour une exploitation type de 80 ha, un déficit de 3.280 €. En élevage, quel que soit le système d’exploitation, lait ou viande, et quelle que soit la petite région, tous les résultats sont négatifs.
Pour réaliser cette étude, Xavier Thirard a retenu un prix moyen de vente pour le blé (récolte de 2009) de 110 €/t et pour le lait de 273 €/1.000 l (moyenne sur l’année) .
«A ma connaissance, c’est la première fois depuis la création du centre de gestion en 1962 que des résultats moyens négatifs vont ressortir à ce point dans le département», commente Jean-François Capelle, agriculteur à Froidmont, dans l’Aisne, et président du centre de gestion.
«Même en 1976, les résultats n’avaient pas été aussi mauvais. Les rendements avaient été catastrophiques, mais les prix étaient très élevés. J’en ai un souvenir très précis, car je me suis installé en 1974», pousuit-il.
Les exploitations en système betteravier et céréalier ne sont pas épargnées par la chute de revenu. Bien que les rendements aient atteint des niveaux records en céréales, en colza et en betteraves, le revenu moyen de 2009, dans le Saint-Quentinois des exploitations type de 125 ha , va reculer de 68%, à 135 €/ha en moyenne en 2009. C’est la petite région qui s’en sort le mieux dans le département.
2010, baisse des aides de 9% CER France 277 a calculé qu’en 2010, la baisse des aides pour une exploitation de grandes cultures du Tardenois pourrait se limiter à 9%, à condition d’opter pour les mesures qui permettent une redistribution des aides, en faveur de la diversité des assolements et des protéagineux. En 2011, la baisse des aides sera plus forte. |