Au cours des Journées techniques des industries céréalières (JTIC), les 13 et 14 novembre 2013 à Reims, les utilisateurs de céréales ont fait le constat d'un manque de protéines cette année pour les blés sur le marché mondial.
Pour Michel Ferret, chef du service des marchés chez FranceAgriMer, « la protéine est chère » cette année. Selon lui, cela s'explique par une récolte de qualité correcte aux États-Unis mais avec moins de blés du type hard red winter (HRW), une variété d'hiver riche en protéines. A cela s'ajoute une qualité décevante sur les pays de la CEI (Communauté des Etats indépendants de l'ex-URSS) et aussi au sein de l'Union européenne, sauf en Allemagne où les taux de protéines atteindraient 12,8 % en moyenne. En France, ce chiffre serait plutôt de 11,2 %.
Ainsi, les blés HRW aux États-Unis ou de grade 3 en Russie, aux taux de protéines élevés, voient leurs prix mieux valorisés. Selon Michel Ferret, l'écart de prix entre le cours du blé de grade 3 et 4 en Russie a considérablement progressé en 2013 à la faveur de la teneur en protéines, près de 1.000 roubles par tonne, alors que la différence était quasi nulle en 2012.
Par ailleurs, il a souligné que le manque de protéines en France avait tendance à peser sur les débouchés des blés à l'exportation. En effet, les blés français pourraient trouver une alternative à leurs débouchés vers l'Afrique du Nord à destination du Moyen-Orient, mais la demande de cette zone est limitée pour l'origine française par manque de protéines.
Les sélectionneurs ont entendu le message, mais indiquent que la demande de rendements a pu diluer la concentration en protéines des blés. Autres éléments ayant pu limiter la teneur en protéines des blés : la directive nitrate qui limite les apports d'azote, un facteur important pour la teneur en protéines des blés, ou le climat, avec des pluies lors du remplissage des grains qui ont aussi tendance à diluer les concentrations de protéines des blés et à lessiver l'azote des sols.