L'Ukraine a confirmé, jeudi, qu'elle suspendrait ses exportations de blé à partir du 15 novembre. Une initiative qui pourrait accentuer les tensions sur le marché des céréales, regrette l'UE.
Le 24 octobre, le commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolos, a appelé l'Ukraine à éviter les mesures risquant de faire grimper les prix du blé, après l'annonce par les médias que Kiev suspendait ses exportations à partir du 15 novembre. Faisant suite à cette annonce, les cours du blé ont nettement progressé le même jour, stimulés par la décision de l'Ukraine et les problèmes de qualité en Argentine.
Le ministre de l'Agriculture ukrainien a confirmé, jeudi, les rumeurs qui circulaient depuis plusieurs jours sur le marché : le pays « suspend ses exportations de blé à partir du 15 novembre 2012 », avaient indiqué les analystes de Commerzbank.
A Bruxelles, le commissaire de l'Agriculture a publié un communiqué, citant des articles de presse évoquant la décision des autorités ukrainiennes. « Je suis profondément déçu de voir cette annonce. Cela ajoutera des tensions inutiles sur les marchés agricoles internationaux et ceux qui en souffriront le plus seront les plus pauvres de par le monde », a déclaré Dacian Ciolos.
Tout en reconnaissant la légitimité de l'intention d'assurer sa sécurité d'approvisionnement sur son marché local, le commissaire « appelle l'Ukraine à éviter les mesures qui pourraient accroître les prix mondiaux et perturber les flux commerciaux classiques ».
Bruxelles souligne également que, lors des discussions en 2011 entre responsables du G20, « les principaux exportateurs s'étaient engagés à prendre leurs responsabilités. Il avait été convenu de ne pas imposer d'entraves au commerce telles que des suspensions d'exportation pouvant affecter le marché global ».