Avec la crise, de nombreux producteurs de céréales de par le monde éprouvent des difficultés pour financer leur activité. Selon plusieurs intervenants ayant participé mardi aux vingt-quatrièmes journées de l’Aftaa (Association française des techniciens de l’alimentation animale) sur le marché des matières premières, la production mondiale de 2009 pourrait être pénalisée par un moindre investissement en termes d’intrants agricoles.
«Les lignes de crédit sont difficiles à obtenir en Ukraine. Si les producteurs ont pu acheter leurs semences, ils risquent d’avoir plus de difficultés à financer leurs autres intrants», a commenté Charles Vilgrain, de la société Agro-génération basée en Ukraine.
«Certains fournisseurs locaux d’intrants estiment que la production ukrainienne devrait baisser brutalement pour atteindre 60% de la production de 2008», a-t-il ajouté, en précisant que ces chiffres étaient à prendre avec précaution.
«La lourdeur des bilans céréaliers de 2008 devrait juguler la hausse des prix à court terme. Par contre, en février et mars, avec les premiers semis de printemps et le "Weather market", la tension sur les prix pourrait reprendre. Même si les stocks se sont reconstitués, ils ne sont pas pléthoriques», ajoute Frédéric Ternois, trader en céréales chez Soufflet Négoce.
Toutefois, ces problèmes de financement jouent aussi sur la demande: «Certaines ventes n’ont finalement pas été réalisées notamment vers l’Iran, face à des incertitudes sur les banques qui accordent les lignes de crédit», explique-t-il.
«Avec le ralentissement économique, la demande mondiale pourrait baisser en deuxième partie de campagne», poursuit-il, ce qui pourrait limiter la tension naissante sur la récolte de 2009.
Enfin, à la question: «Les prix du blé peuvent ils encore baisser?», 75% des participants à la journée de l'Aftaa ont répondu "oui".