La société de conseil Offre et Demande Agricole livre son analyse sur le marché du maïs et anticipe un bilan tendu dont les agriculteurs pourraient tirer parti.
Le prix du maïs reste très bas après la récolte exceptionnelle de cette année : les stocks mondiaux ont augmenté de 10 millions de tonnes (Mt). Les surfaces vont donc baisser au niveau mondial, de 2 millions d'hectares d'après le Conseil international des céréales, ce qui, en réalité, ne représente qu'une baisse de 1,1 %. D'après ODA, la baisse des surfaces s'élèverait à 2,3 % aux Etats-Unis, le soja étant plus compétitif. Mais c'est sans compter les incidents climatiques. Une sécheresse en Afrique du Sud pourrait occasionner une perte de récoltes de l'ordre de 4 Mt, soit une récolte de 10 Mt uniquement. Alors que la consommation augmente de 16 Mt chaque année.
« Nous nous attendons à une baisse des stocks de 20 Mt. Nous allons revenir à une situation comparable à celle que nous avons connue en 2012, avec une envolée des prix », a précisé Renaud de Kerpoisson, le directeur d'ODA, lors d'une conférence de presse à Paris le jeudi 5 mars 2015.
« Stocker du maïs »
Découle de ce constat le conseil suivant : « Il est recommandé de stocker du maïs et de repousser les couvertures sur des échéances novembre 2015. Le prix final attendu base Euronext étant de 185 €/t pour novembre 2015. La différence entre l'échéance mars 2015 et novembre 2015 s'élève à 20 €/t. Etant donné que les prix du blé ne vont pas évoluer jusqu'à l'échéance novembre 2015, la vente de la récolte de blé après la moisson permettra d'engranger des liquidités et de laisser la place au stockage de maïs ». Tour de magie : « En comptant les frais de stockage, les agriculteurs pourraient gagner un surplus de 80 €/ha. »
Poker menteur
vendredi 06 mars 2015 - 08h21
ODA s'est souvent plantée dans ses prévisions, mais si leur communication pouvait faire remonter les prix dans l'immédiat ce serait vital pour les maïsiculteurs car nous souffrons. Depuis plus d'un an il y a un différentiel de prix de 30 euros la tonne entre le blé et le maïs, c'est du jamais vu. La faute à quoi ou à qui ? A l'absence de préférence communautaire avec un prix d'intervention fixé il y a 22 ans à 101 €/t, sans aucun rapport avec nos couts de production. Les importations massives de maïs d'Ukraine, du Brésil, du Canada et des USA nous ont volé nos marchés traditionnels sur l'Espagne et le Danemark. Comme os à ronger, on nous fait miroiter un débouché sur le Maroc, mais à quel prix ?