Les riz consommés en Europe n'échappent pas à la hausse des prix qui affecte les autres céréales, tiennent à faire savoir, dans un communiqué du 17 septembre 2012, les transformateurs et conditionneurs réunis dans le Syndicat de la rizerie française (SRF).
« Depuis quelques semaines, si la presse annonce des hausses de prix sur les céréales liées aux conditions climatiques de la Corn Belt aux Etats-Unis et en Russie, elle se veut rassurante à propos de la situation mondiale du marché du riz », observe le SRF.
« Ces réflexions prennent en compte la production mondiale de riz blanchi qui devrait atteindre 485 millions de tonnes avec un stock de report s'élevant à 164 millions de tonnes. Si ce stock de report compensera certainement le manque de céréales dans les pays d'Asie, il ne correspond pas aux riz consommés en Europe, pour lesquelles la situation est totalement différente. En effet, les Français consomment principalement du riz étuvé (40 %), du riz Basmati (35 %) et du riz parfumé dont le prix des matières premières est fortement en hausse (hausse minimale estimée à 25 %) par rapport à l'année 2011. »
Selon le SRF, « les raisons de ces augmentations sont multiples :
- En Europe, si les rendements seront supérieurs en 2012 à la moyenne des années précédentes, les surfaces en riz ont diminué au profit de la culture du maïs, plus rentable pour les agriculteurs. En Italie, principal producteur européen, les surfaces de riz Indica (qui sert à la fabrication du riz étuvé) accusent une réduction de 20 %.
- En Inde, premier pays producteur de riz Basmati, les surfaces plantées ont été réduites de plus de 50 % en 2012. De plus, les conditions climatiques de 2012 (mousson de faible intensité) augurent des rendements inférieurs au prévisionnel.
- En Thaïlande (dont le riz parfumé constitue à lui seul 10 % de la consommation européenne), l'accumulation des stocks créés par le gouvernement thaïlandais (plus de 12 millions de tonnes à ce jour) crée une rareté de l'offre et mécaniquement une augmentation du prix du riz parfumé.
- Le rapport euro/dollar a baissé d'environ 10 % entre septembre 2011 et septembre 2012. Cette variation provoque une augmentation de 10 % du prix du riz « matière première » importé.
- Les coûts de transport de l'Asie vers l'Europe ont augmenté de 50 % et cela ajoute également 5 % au prix du riz “matière première” importé. »
« Les entreprises rassemblées au SRF s'alarment de cette situation qui entraîne une augmentation significative des matières premières agricoles (25 % au minimum) permettant de fournir le marché français du riz », conclut le communiqué.