Le volume de blé français qui pourra être exporté sur les pays tiers au cours de la campagne actuelle reste difficile à appréhender. Les embarquements réalisés jusque-là atteignent 2,3 millions de tonnes (Mt) contre 3,2 Mt l'an dernier à la même époque. De récentes affaires ont été conclues avec le Maroc et l'Algérie, mais le retard sera difficile à rattraper.
L'Office national interprofessionnel des grandes cultures (OniGC) a ajusté en baisse de 150.000 tonnes par rapport au mois dernier, ses prévisions de ventes sur pays tiers, à 4,6 Mt. «Ce chiffre est à inscrire avec un point d'interrogation», a insisté Patrice Germain, directeur général adjoint de l'OniGC, le 13 février, à l'issue de la réunion du conseil de direction spécialisé. «L'éventail des estimations des professionnels est plus important que d'habitude. Il se situe entre 4,3 et 4,9 Mt», a-t-il précisé.
Au cours des prochains mois, le principal concurrent de la France sur le bassin méditerranéen devrait être le Kazakhstan. Le pays a vendu environ 3,5 Mt de blé pendant la première partie de la campagne, sur un potentiel exportable de 7,5 à 8 Mt.
Les prévisions sont également revues à la baisse pour l'incorporation de blé par les fabricants d'aliments du bétail et les ventes sur l'Union européenne.
Le stock français de blé en fin de campagne est maintenant prévu à 2,6 Mt, soit 400.000 tonnes de plus que le mois dernier. Il se situait à 2,5 Mt à la fin de 2006-2007. Etant donné le contexte international, «il serait paradoxal que l'on termine la campagne avec des stocks supérieurs à l'an dernier», a néanmoins souligné Rémi Haquin, président de l'OniGC. Il a également souligné la difficulté pour les opérateurs de se positionner dans un contexte de forte volatilité sur les marchés à terme, il faut pourtant «faire attention approvisionner le marché tous les jours».
Pour le maïs, le stock en fin de campagne pourrait être à son niveau «le plus élevé depuis 15 ans» selon l'OniGC. Il a été revu à la hausse de 500.000 tonnes par rapport au mois dernier, à 3,4 Mt (1,9 Mt en 2006-2007). Les importations atteindraient 800.000 tonnes en France, contre 360.000 tonnes lors de la précédente campagne.
L'utilisation par les fabricants d'aliments du bétail français est cette année nettement en hausse. Par contre, les ventes sur l'Union européenne sont concurrencées par les importations de maïs et de sorgho en provenance de pays tiers.
Les espagnols qui avaient l'habitude d'acheter au coup par coup ont cette année davantage couvert leurs besoins sur le long terme.
En orge, le stock est prévu à près de 1,1 Mt à la fin de 2007-2008 (838.000 tonnes à la fin de 2006-2007). Les ventes à l'exportation ont ralenti. La concurrence de l'Ukraine pourrait être davantage présente au cours des prochains mois, sur l'UE comme sur pays tiers.